La redéfinition du territoire de l’intime par les adolescents sur les réseaux sociaux est l’un des points qui suscite le plus d’incompréhension chez les adultes. Ne nous y trompons pas, ce n’est que la partie émergée d’un iceberg autrement plus conséquent, vers lequel le Titanic de notre société se dirige à pleine vitesse, sûre de son insubmersibilité.
Comme souvent, ce qui n’est pas compris est rejeté, et plutôt que d’essayer d’analyser et de mettre en perspective un phénomène que l’on retrouve aux quatre coins du monde, on le condamne. Classique.
Partant du constat qu’imposer une conduite aux jeunes n’a, ces cinquante dernières années, jamais donné grand chose, peut être serait il plus judicieux de comprendre et d’appréhender de façon plus intelligente ce que la génération Y et la génération digitale nous préparent comme société pour demain; tout comme il était plus malin d’essayer d’appréhender la fin du XXe siècle en mai 68 plutôt que de taxer les jeunes d’alors (qui sont les vieux d’aujourd’hui) d’agitateurs.
Avoir 500 amis à 14 ans, soit la moitié du collège, et arriver à 1000 d’ici à la terminale aura un impact profond sur la société que mettrons en place les participants à ces réseaux sociaux dans 10 à 20 ans. Les revendications de liberté et d’égalité des soixantehuitards, conjuguées à la première grande crise économique de l’après guerre en 1971, ont donné naissance à une société qui, quelle que soit la façon dont on la juge, n’a pas sa place dans le XXIe siècle, ne serait-ce que par la trace carbone qu’elle laisse derrière elle. Sortie brutale d’une période d’euphorie économique, et fossé culturel entre deux générations, ne nous y trompons pas : les conditions sont réunies, encore une fois.
Alors, sur quelles bases nos rejetons vont-ils refaire le monde ? Un monde où les individus sont massivement connectés les uns aux autres, où l’intimité est devenu – si ce n’est transparente – bien plus ouverte, où la distinction entre vie privée et vie publique n’est plus délimitée par une frontière opaque mais par un vaste territoire, dont les frontières floues sont tracées aux grès des réseaux, des partages, et des échanges.
Nous allons le découvrir dans les décennies à venir, mais une chose saute aux yeux, les notions de solidarité, de responsabilité collective, d’action commune et d’engagement (et cette liste est loin d’être exhaustive) vont radicalement changer, et dans un sens qui pourrait bien amener des solutions à des problèmes que les génération précédentes ont été incapables de résoudre, et ce, malgré le danger imminent – à l’échelle d’une génération – d’un armagédon collectif.
Il est temps de cesser d’empêcher la société d’évoluer (à moins de considérer qu’elle soit parfaite et armée pour répondre aux défis du XXIe siècle), il est temps d’aider les jeunes générations à se saisir de la société et à la réinventer, dans le calme et la réflexion, plutôt que de se borner à vouloir les intégrer à un monde qui n’apporte pas de réponses satisfaisantes aux défis auxquels ils auront à faire face.
Les multiples campagnes à venir : filtrage, surveillance, exclusion du champ du numérique, sont, ouvrons les yeux, une résurgence d’une peur millénariste, et devraient avant tout questionner ceux qui hurlent avec les loups sur leurs propres peurs, leur incompréhensions, et leur faillite à apporter des réponses. Cette fracture numérique là est générationelle, et elle ne peut mener qu’à un conflit qui fera passer mai 68 pour une joyeuse fête de quartier.
L’opposition massive de cette génération 68, aujourd’hui au pouvoir, – tout courants politiques confondus – à cette inévitable évolution est non seulement vaine – on ne peut que repousser l’inévitable – mais contre productive. Elle ne peut que creuser plus encore le retard qui fera de notre société un pays du tiers monde numérique.
15 décembre 2008 à 9:19
Il faut bien voir que chaque nouveau média (imprimerie et presse, radio, tv puis web) a, en son temps, suscité bien des peurs, des craintes et des mouvements, parfois violents, de rejet. Ces nouveaux médias sont tous venus, à leur manière, bousculer l’ordre politique ou social établi.
De la presse qui a contesté à l’Eglise le monopole de la transmission de l’histoire et du savoir. De la radio qui a facilité la prise de parole de citoyens, sans grands moyens, avant l’arrivée d’Internet. De la télévision, qui avait déjà bouleversé notre perception de l’intimité. Et du web enfin.
Tout en étant d’accord avec votre analyse de la situation, il ne faut pas non plus verser dans un trop grand angélisme. Les aînés peuvent en effet tenter d’analyser la situation afin de parer à des comportements qui paraissent déraisonnables. Sans être, loin s’en faut, un ardent soutien de la campagne de publicité lancée par le secrétariat d’Etat à la Famille, il faut bien admettre que les crimes et délits existent aussi sur Internet, comme ailleurs, que les comportements d’enfermement et de repli existent aussi sur Internet, comme ailleurs, et qu’il convient de veiller, comme ailleurs, au respect des règles dont notre République n’accepte pas la transgression (protection des plus faibles, solidarité, etc.)
15 décembre 2008 à 9:50
Ce fossé générationnel dont tu parles passe également par un élément que je trouve saillant, dans le cadre de la communication personnelle, celui de l’utilisation de la vidéo personnelle. J’ai écrit sur ce sujet ce matin dans Est-on prêt à la communication visuelle personnelle ou l’utilisation personnelle de la vidéo pour communiquer ? ( http://cdeniaud.canalblog.com/archives/2008/12/15/11711105.html )
15 décembre 2008 à 9:51
Ce n’est pas une nouvelle fracture. Elle est déjà là depuis longtemps, cette opposition entre générations qui utilisent et celles qui n’utilisent pas. C’est même le fondement de la fracture numérique. Et d’ailleurs, ces fractures générationnelles n’ont-elles pas toujours existé, même si elles se cristalisent désormais avec des outils qui les rendent toujours plus vives.
Il y effectivement quelque chose d’étrange et même de dangereux à voir partout le web culpabilisé ( http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/12/14/895-le-web-forcement-coupable – http://www.internetactu.net/2008/12/08/sur-linternet-les-enfants-ne-seduquent-pas-seuls/ ). Assurément, ce n’est pas là une solution politique à terme, nous sommes d’accord.
Mais attention non plus à ne pas jouer au millénariste, avoir 1000 amis sur Facebook ne change pas forcément le monde. Pour que la coopération existe, il va à un moment ou un autre la vouloir. Or les outils du web 2.0 ont tendance à créer une participation peu impliquante qui a pour l’instant du mal à exister dans le monde réel : pas seulement parce que les générations aux pouvoirs la nient, mais aussi parce que les systèmes sociotechniques n’ont pas la même implication que le réel. Cf. : http://www.internetactu.net/2008/06/27/vouloir-un-web-cooperatif/
15 décembre 2008 à 10:47
Très bonne article.
Toutefois, je penses que la fracture numérique va être double et qu’une génération va être pris en sandwich.
Non seulement la génération Y va prendre la main très rapidement et se faire entendre grâce à son hyper connecitivité comme tu l’as expliqué.
Mais en plus les babys boomers, n’ont pas dit leur dernier mot et notamment sur Internet. Les jeunes retraités passent en moyenne 3h par jour sur Internet, ils ne sont pas encore tres web2.0 mais quand ils vont s’y mettre, ça risque de changer la donne (à quand un Facebook pour les plus de 55 ans ??).
Au final, je penses que c’est la génération X (qui porte de plus en plus bien son surnom de génération sacrifiée) qui va faire les frais de fracture…
15 décembre 2008 à 10:57
@Hubert Si, si, je crois bien que c’est une nouvelle fracture, qui vient s’ajouter à la fracture existante. Une fracture qui prend tout son sens si on la regarde face à des problématiques comme Hadopi et les campagnes à venir du gouvernement.
@Qyrool En effet (disclaimer: je fais parti de la génération X), c’est une génération sacrifiée… ou en tout cas, une génération qui va devoir choisir un camps sans en faire réellement parti. Pour ce qui est des séniors, je doute que cela arrive en France.
15 décembre 2008 à 13:25
Je ne sais plus qui a dit que de tout temps la génération suivante prendrait position dans un nouveau territoire pour revendiquer auprès de celle au pouvoir qu’elle lui laisse de la place. Je n’apprendrai donc à personne en disant que la nouvelle génération s’est saisi du web pour cela. La vraie nouveauté c’est que le terrain de la lutte ne participe plus barricades faites de pavé et d’arbres abattus à la force des bras.
L’épisode Envoyé Spécial/Facebook est à ce titre éclairant. Facebook y est présenté comme un univers malsain. Le web a réagis et le responsable de F2 propose un contre-reportage … sur le web. Bref, la contestation sera virtuelle, mais pas dans un méa-culpa télévisuel.
Sauf que le web change le monde et bouscule l’ordre établi. La défense des intérêts de l’industrie du disque est à ce titre éclairante de ce refus d’une réalité (virtuelle) qui s’imposent à eux. La même que celle de la mine déconfite des petits commerçants à qui je démontrait la réalité du web marchand qu’il n’avaient pas vu venir et qu’ils avaient du mal à admettre car ils n’ont pas la boite à outil pour comprendre et faire avec. Ils sont juste dépassés.
La fracture, elle est donc dans une incompréhension totale entre deux sociétés, sauf qu’on est en droit de se demander, à l’heure où les papys et mamies jouent à la WII dans les maisons de retraite (ce matin dans ma PQR de province, ndr), que les familles se retrouvent autour de leurs douzaine d’écrans (Télérama cette semaine) et qu’en 2012 on aura atteint le plafond de pénétration du web, où elle est cette fracture en fait.
Je pense qu’elle est dans une certaine idée que se fait notre classe politique. Sarkozy a été élu en prenant un appui fort sur les générations du passé. De fait, il développe une approche conservatrice et défensive partant du principe que son public n’est pas connecté. Et je veux bien prendre les paris qu’il a tort sur ce point.
Non, la VRAIE fracture n’est pas générationnelle, elle est institutionnelle. La société de l’information est partout, sauf au parlement et dans les cercles du pouvoir. Ceux-ci pensent et fonctionnent à l’ère du média (TV) roi et ne comprennent pas un iota de ce que signifie le web d’aujourd’hui. Cela n’empêche pour autant pas de s’être approprié à plein ce web là pour les dernières compagnes, mais c’est parce que le web n’est vu que comme un moyen, une tactique. Quand Nadine Morano fait ses spots de pubs, elle envoie un message sécuritaire qui stigmatisent le web comme un moyen, sans se rendre compte des effets collatéraux. Elle point, en creux, aussi et surtout un énorme problème éducatif.
Tant qu’au niveau institutionnel, pas seulement à l’Elysée, mais aussi au niveau de nos villes, il n’y aura pas une vraie articulation avec la réalité du monde moderne, connecté et en réseau, on restera sur une incompréhension. Mais comme l’ont fait remarquer quelques bons sociologues, le résultat des courses sera une forme de rejet de la génération entrante envers la précédente, un phénomène bien engagé, lui.
15 décembre 2008 à 14:05
@ Alexis Fracture institutionnelle, certes, il suffit en effet pour s’en convaincre de voir à quel point les bouleversement que subit France Télévision n’agitent pas du tout la blogosphère et les forums (Damien Van Achter a cherché pour la RTBF et il s’est résolu à demander à France2 des infos la dessus, qui lui a suggéré… le blog du médiateur de France Télévision et celui de Télérama, mais rien, absolument rien dans la blogosphère).
D’un coté, on a un barouf incroyable dans les média pour protester contre quelque chose dont – sur internet – personne n’a rien a faire, de l’autre coté, on a un barouf incroyable sur le web pour protester contre Hadopi et les média s’en foutent (ou se taisent de façon complices pour pas mal d’entres eux).
Donc oui, fracture institutionnelle, si on ajoute aux institutions les média dont les patrons sont ‘proches’ du pouvoir (c’est à dire 99% des média Français). Pour preuve, faute d’un soutien populaire, un sondage a été commandité à la va vite pour affirmer (dans le JDD) que les Français était contre (tout comme pas mal de trucs dont ils se foutent tout autant).
Ceci dit, mon intention ici est de souligner une autre fracture, car nous n’en manquons pas en France, et celle-ci, j’insiste, est générationelle. Pas évident à mettre en évidence tant elle est étouffée et peu étudiée (internetActu à fait des choses intéressantes dessus ceci dit). Le CREDOC a même réussit l’exploit de passer à coté dans sa dernière enquête, pourtant, certains de ses sondages ont du mal à cacher un certain malaise générationel quant aux usages de l’ordinateur…
15 décembre 2008 à 17:12
Bon article mais un peu naïf. J’aurais aimé plus de chiffres.
et « qui fera passer mai 68 pour une joyeuse fête de quartier » : n’était-ce pas cela, après tout ? C’est plus grandiloquent, bourgeois et ethnocentrés que réellement historique, dans l’histoire des peuples, mai 68.
15 décembre 2008 à 17:30
Bon commentaire, mais un peu court… qu’y a-t-il de naïf ?
15 décembre 2008 à 18:49
Je suis assez d’accord avec Alexis. Il n’y a pas de « nouvelle » fracture générationnelle. Il y en a toujours eu une et elle est toujours là : elle est documentée depuis longtemps, et rien ne fait qu’elle se réduise ou augmente : http://www.internetactu.net/2007/09/03/le-numerique-sous-langle-generationnel/
Mais elle masque oui, une autre fracture, institutionnelle (très juste Alexis), elle, qui me semble plus à même de nous permettre de comprendre le fossé qui se creuse chaque jour plus avant entre une audience et ceux qui font des contenus pour elle, entre de citoyens et ceux qui font les lois, etc.
15 décembre 2008 à 19:01
PS : Une fracture institutionnelle, c’est d’ailleurs ce que dit en filigrane cette étude de Marsouin, en montrant que la fracture se résoud sur le web local institutionnel, là où les élus pratiquent l’internet, et pas ailleurs : http://www.internetactu.net/2008/11/03/la-fracture-numerique-des-collectivites-rurales/
15 décembre 2008 à 19:06
@Alexis @Hubert Bon, les gars, prenons un verre pour en parler, vous m’avez convaincu, non pas qu’il n’y a pas de fracture générationelle (va falloir en faire plus), mais qu’il existe bel et bien une fracture institutionnelle… J’aime beaucoup le concept. Parlons-en, faisons un barcamp, quelque chose, quoi…
15 décembre 2008 à 19:24
@Fabrice @Hubert : un BarCamp, en effet ! voilà un bon sujet pour la 27e Région (Stéphane, tu nous écoutes ?).
Là on parle de Société de l’Information. J’ai la même avec l’Economie de la Connaissance. Vous savez, le truc dont tous les politiques parlent mais que personne ne comprend …
Sinon, pour te rassurer, il y quand même une fracture générationnelle dans les usages des réseaux sociaux. C’est un des résultats de SocioGeek (cf FING+Orange Labs).
15 décembre 2008 à 19:30
J’étais passé à coté des résultats de SocioGeek…
http://www.fing.org/jsp/fiche_actualite.jsp?CODE=1228228376416&LANGUE=0
http://sociogeek.admin-mag.com/resultat/Echantillon.html
15 décembre 2008 à 19:31
@Alexis @Hubert Je vous envoi un mail, organisons quelque chose :)
15 décembre 2008 à 21:04
De mon côté, vu avec qui je traine sur la toile, je pense qu’il ne s’agit pas forcément d’une fracture générationelle dont il s’agit seulement sur la toile.
Quand on voit des gens comme JM Billaut et d’autre de la génération W voir V qui utilisent le net avec dextérité et de jeunes étudients sortis de fac de lettres qui savent à peine chatter sur Facebook une question se pose : celle des usages, du but que l’on a lorsque l’on surfe sur la toile et pas seulement de l’installation ou de la pédagogie faite autour.
Ce but est différent selon les typologies de surfers : mes collègues férues de lettres vont avoir une grande dextérité pour faire mumuse avec Facebook mais pas forcément capter les interactions entre les sites, le réseau et ses points de connexions et tout ce qui en découle…elles ne se sentent pas pros de l’internet mais l’utilisent pourtant 80% plus que la majorité des gens je pense. Ce qui fait que quand on y pense, peu de gens utilisent vraiment le Net très souvent.
Comme elles, pleins de gens de toutes les générations pianoteront sans fin, pendant que d’autres continueront à vivre à l’âge de pierre du numérique et que certains conti ueront d’inventer les services numériques de demain…
Je trouve en fait qu’au lieu de rupture générationnel, il y a une rupture idéologique (ancienne également d’ailleurs) entre ceux qui croient que les nouvelles technos révolutionnent le monde au sens littéral et ceux pour qui ça ne change pas grand chose au propre comme au figuré…
Il y a toujours eu des ruptures technologiques qui ont fait les âges de l’homme, mais aussi des exceptions qui ont continué à vivre selon leurs propre temps, sans basculer dans le nouveau paradigme.
Aujourd’hui ceux qui ne se connectent pas 4h00 par jour nous apparaissent comme des attardés, demain, ceux qui continueront d’utiliser un terminal pour aller sur internet seront des ringards face à ceux qui auront une puce greffées dans le cerveau et dans l’oeil !
La vrai question c’est de savoir si cela change vraiment les relations et la compréhension entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas : oui, surement, mais au fond l’homme ne reste-t-il pas un homme avec ses limites, mêmes repoussées,ne reste-t-il pas lui-même, humain et c’est tout ?
Les failles online sont les mêmes sur le net qu’offline…Il y a donc les mêmes vices et possibilités, le tout amplifié par l’immensité du réseau : c’est surement cela qui fait peur, cette infinité de possibilités, ce véritable univers virtuel !
16 décembre 2008 à 0:33
Pourquoi la télé diabolise Facebook : http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/12/15/894-pourquoi-la-tele-diabolise-facebook?
16 décembre 2008 à 17:48
institutionnel vs générationnel: Vu l’age moyen des responsables institutionnels (quoi qui se cache derrière ca), est-ce que ce n’est pas un peu la même de fracture?
Elle se résorbera au fur et a mesure que le renouvellement des cadres se fera. Et comme celui-ci commence au niveau local…
L’autre aspect de la fracture (celle avec l’industrie du disque par exemple) m’a l’air moins lié a une fracture numérique qu’a un choix de société infiniment plus fondamentale: il se trouve que pousser a l’extrême, la société occidental se passe très bien, voir est gêné par, les humains qui la compose. L’extrême devenant de plus en plus clairement présent (le numérique n’étant qu’un révélateur), les dit humains se rebiffe…
18 décembre 2008 à 11:21
Sans remettre en cause les critiques faites au reportage d’Envoyé Spécial , sur son alarmise et son côté anxiogène, il y a de vraies questions urgentes à se poser sur Facebook.
Et c’est sur ReadWriteWeb (anglais) :
Facebook Connect Will Be Game-Changing…and Dangerous
http://www.readwriteweb.com/archives/facebook_connect_will_be_gamec.php
« In the past, user privacy on Facebook seemed always seemed to be an afterthought. Although their direction appears to be changing a bit now – recent updates to Facebook today make sure to cover how your privacy is going to be affected – it’s only because they’ve learned to cater to their users’ demands. It’s harder to believe that it’s because they genuinely care.
Facebook has always known that their value – that is, their monetary value – is selling off bits and pieces of your privacy to advertisers. The « real you » on Facebook is a holy grail for marketers. Now, with the power to spread that to sites across the entire web, Facebook will need to figure out how to cash in. In the process, they may again make another misstep. The problem is that this time it might not be something as innocuous as the video you rented at Blockbuster that finds its way back to your Facebook profile. As more of the corporate and business-oriented web adopts Friend Connect, the greater the chance for privacy intrusion. «
24 décembre 2008 à 10:17
Au final, près de deux semaines après avoir posté cet article, et après en avoir parlé à de multiples personnes de tous les âges, il semble bien qu’il y ai deux visions. Bon nombre de personnes – les plus jeunes ainsi que les plus ‘gauchistes’ (notez les guillemets), sont alignées avec cette vision d’une fracture générationelle. Les autres voient une fracture institutionnelle.
Je ne suis pas du tout convaincu qu’il s’agit de la même chose, et une fracture n’empêche pas l’autre. Mais une chose est claire, dans les multiples conversations que j’ai eu avec des jeunes issus de la génération Y et digitale, ils ressentent une profonde rupture avec les générations qui les précèdent, qu’elles soient ou non utilisatrice d’internet.
@yenayer Mon intention n’est absolument pas d’angéliser FB, loin, très loin de là. Par contre, lutter contre la diabolisation d’internet, oui.
30 décembre 2008 à 17:27
Trouvé chez Benoit Raphaël
L’accès classique aux médias (TV, radio, imprimé) est minoritaire chez les 15-24 ans français.
Les « autres pratiques multimédias » (ordinateur, téléphone mobile, baladeur multimédia, jeux vidéos, etc.) constituent 50,3 % des contacts avec les médias des 15-24 ans français, contre 29,5 % pour l’ensemble de la population. Pour les trois médias classiques pris dans leur ensemble, la rupture générationnelle est réelle.
Médiamétrie – Media In Life – Lundi-Dimanche Janv-Fév 2006, 2007 et 2008, 00h-24h. Ensemble 13 ans et plus
05 janvier 2009 à 17:59
@Fabrice : mince moi qui m’voyait encore en jeune gauchiste ;-).
05 janvier 2009 à 23:59
Mon Dieu, cela faisait bien longtemps que la lecture du Monde ne m’avait réjouit de la sorte…
Une belle analyse dans le Monde de fin décembre sur les manifestations étudiantes, qui lit les évènements sous l’angle de la confrontation entre deux modèles de sociétés, celle, naissante, issue des réseaux sociaux et constituée des générations Y et Digital natives, et l’ancienne, qui fonctionne sur des schéma verticaux et hiérarchique traditionnels. Enfin un média mainstream qui adopte ce prisme de lecture, qui permet de mieux saisir le dialogue de sourd entre le gouvernement et les jeunes, a lire absolument !!! (comme quoi je ne suis pas le seul à voir là une fracture générationelle ;)
15 janvier 2009 à 2:29
Je tombe sur ton article, très très interessant. Les commentaires aussi.
Je bosse dans les nouveaux usages où j’ai accès à des stats et je vois tous les jours qu’il y a une fracture générationnelle dans les usages (temps devant la TV, usage de l’IM vs mail, envoi de sms, rapport à l’image, accès à l’internet…)
Ces différences s’atténuent un peu avec le temps qui passe (les nouveaux usages gagnent les plus agés) mais c’est très lent. Et les plus jeunes ne changent pas vraiment leurs usages en vieillissant
La posture de transparence est également très différente.
Ceci dit, je ne sais si elle est durable
Par exemple, étant plutôt de l’autre génération (X), je suis obligé de blogguer de façon anonyme pour protéger mon job, où j’ai envie d’exprimer des idées politiques
Je ne sais pas si dans 10 ans, on sera plus tolérant qu’aujourd’hui envers un jeune candidat au recrutement qui se montre paresseux, ou obsédé sexuel, sur son blog.
Après tout, au boulot, le costume se porte toujours depuis plus d’un siècle.
De plus, comme le fait remarquer l’étude SocioGeek que tu cites, la transparence que l’on affiche est quand même fausse, dans la mesure où l’on montre son meilleur jour
Il pourrait y avoir une fracture de classe: « l’elite » se montrant plus discrète que le « peuple »
Sur la fracture institutionnelle, j’aurais tendance à penser qu’elle est réelle.
Au-delà des arrière-pensées politiques pour récupérer un electorat vieillissant un peu réac qui l’a élu, notre président semble s’entourer de personnes qui n’utilisent ni ne comprennent le web de… (de qui ?).
A ce titre la publicité commandée par Morano est absolument effarante. Elle est absolument contraire à la réalité des risques (la pédophilie est majoritairement le fait de proches de la famille et représente quand même un risque limité (autour d’1 agression pour 1000 enfants par an)), mais elle est probablement réalisée de bonne foi.
Espérons qu’en ces temps de crise, certains experts sauront rappeler à ces « institutions » les énormes potentiels d’innovation et de productivité qui se trouvent dans les TIC, et que les mentalités évolueront…
On a bien vu ça avec la santé qui est passé en quelques années d’un poids pour l’économie à un gisement d’emploi et de croissance.
12 octobre 2010 à 14:48
Le sujet ne concerne pas une polemique;vieux cons contre jeunes cons;j’ai ete jeune moi
meme,et les jeunes deviendront un jour vieux.!Je pense avoir garde une certaine jeunesse
d’esprit & de coeur,ce qui d’ailleurs m’aide a survivre.Le sujet concerne toutes les
fractures:ethniques,religieuses,sexuelles(femme contre homme & vice versa),politiques &
toutes les autres(nous manquons de place pour les citer toutes!)Utilisons plutot nos intelligences & nos bonnes fois(volontes)pour reduire ces fractures le mieux possible!Pour ma part,je sollicite une aide pour comprendre & bien utiliser ce bazar de foutoir qu’est internet.Jusqu’a present les seules reponses que j’ai recues sont:ye nolepavou pourkwa ye pince kill e parti poraya..(ye pince bokou en ce momento).!.Ou bien;circulez,y a rien a voir.!Quelqun pourrait il eclairer ma lanterne,j’accepterai toutes suggestions positives,avec la modestie requise,merci de me lire & comprendre.
10 novembre 2010 à 20:40
Je vais être désagréable mais…cette article est d’une bêtise lénifiante…enfin