Le New York Times publie cette semaine un article sur l’analyse de sentiment, une tendance qui ne fait que s’accélérer, portée par une autre, celle du temps réel et de Twitter.
L’analyse de sentiment n’est pas une mode passagère, cela deviendra – à terme – un élément clé des moteurs de recherche, qui intégreront tôt ou tard le sentiment agrégé des foules dans leurs résultats.
L’article du New York Times passe en revue trois outils d’analyse de sentiment : Scout Labs, Newssift du Financial Times et Jodange. Il fait également mention de trois outils pour Twitter : Tweetfeel, Twendz et Twitrratr (disclaimer : R/W est partenaire du New York Times dans lequel ses articles sont publiés).
Dans ce billet, nous allons passer en revue cinq autres outils d’analyse de sentiment qui montrent comment ces technologies commencent à changer le web.
Surveillance et analyse des média sociaux : Sysomos
Sysomos a lancé ses deux produits phares en juin dernier. MAP (Media Analysis Platform) et Heartbeat. Comme le notait Frédéric Lardinois, les deux produits sont puissants (mais coûteux) pour analyser et surveiller les média sociaux.
MAP est un outil d’analyse flexible, il donne à ses utilisateurs la possibilité de chercher n’importe quel sujet sur les blogs et les média sociaux ainsi que sur les sites d’actualité classiques. MAP peut, par exemple, vous dire que la plupart des utilisateurs de Twitter qui parlent du Palm Pre sont situés en Californie et en Angleterre. Il peut également vous donner un historique de comment et combien de fois un article de Wikipedia a été édité, ou vous pointer vers le forum le plus populaire ou la vidéo Youtube la plus vue ces 30 derniers jours pour n’importe quel sujet. Heartbeat fourni un sous ensemble des fonctionnalités de MAP, destiné à faciliter son usage pour les entreprises souhaitant surveiller les média sociaux.
Surveiller les conversations : Backtype
Comme le notait Marshall Kirkpatrick en avril dernier, une nouvelle famille d’applications est en train de voir le jour pour aider les entreprises à garder un oeil sur les conversations en ligne. Backtype, par exemple, est un outil qui vous permet de chercher et de surveiller des mots clés à travers les conversations sur le web, dans l’espoir de palier à leur fragmentation. Cette même technologie est utilisée par Radian6 qui surveille la façon dont on parle d’une marque sur le web.
Analyse d’humeur : Livejournal et Moodviews
Marshall pointe également Moodview, qui fait la corrélation entre les messages d’humeur sur Livejournal (“mood message”, une fonctionnalité de Livejournal) et leur rapport avec des événements mondiaux. Il note les corrélations suivantes :
- Un accroissement soudain de l’angoisse lors de phénomènes climatiques majeurs, tel que l’ouragan Katrina fin aout 2005.
- Un sentiment d’excitation généralisé lors de l’arrivée d’événement culturels, tels la sortie du dernier Harry Potter le 15 juillet 2005.
- Un accroissement brutal du sentiment de désespoir et de tristesse après les attentats de Londres en juillet 2005.
- En novembre dernier, à la veille de l’élection de Barack Obama, l’espoir (Hope) était au plus haut (c’est le graphique ci dessous).
Moodview se met à jour toutes les 10 minutes et se base sur les billets de la plateforme Livejournal. Au moment d’écrire ce billet, les auteurs peuvent indiquer quel est leur emotion du moment.
Recherche sémantique : l’API d’analyse de sentiment d’Evri
Au début de ce mois, Evri a rendu publique son API d’analyse de sentiment qui revendique la capacité de comprendre “ce que le web ressent”. Comme le note Sarah Perez : “tout en parcourant le web à la recherche de personnes, d’endroits, de choses et tout en établissant les relations entre ces éléments, le moteur de recherche est désormais capable de comprendre le ressenti associé à ces éléments, qu’il soit positif ou négatif. En utilisant l’API d’Evri, les developpeurs peuvent construire des applications pour des marchés comme la veille, l’intelligence économique, la recherche, les sports et le divertissement, mais également la gestion de marque, les études de marché et bien plus”
L’API d’analyse de sentiment fait bien plus que la plupart des moteurs d’analyse de sentiment utilisant Twitter, il permet de plonger dans le “qui”, le “quoi” et le “pourquoi” de tel ou tel sentiment associé à un élément ou une expression.
Twitter comme Zeitgeist (“l’air du temps” en allemand)
Comment faire un tour des technologies d’analyse de sentiment sans parler de Twitter ? Marshall, encore lui, écrivait en mars dernier à l’occasion du troisième anniversaire de Twitter : “Twitter rend déjà compte des actualités plus rapidement que les média traditionnels, et son monitoring aide aujourd’hui les média, les marketeurs et les universitaires à mettre le doigt sur le pouls d’une nombre incroyable de personnes.
Nous avons vu à quel point regrouper un grand nombre de personnes que l’on suit sur Twitter en groupes thématiques aide à rendre le service bien plus utile. Nous nous attendons à voir apparaître sous peu des services destinés à prendre le pouls de ces groupes thématiques. Physicien nucléaires, agents immobilier, traders… Ces informations seront utiles à bien des gens qui trouverons un moyen d’en tirer profit, et avec un peu de chances, nous en profiterons tous.”
28 août 2009 à 10:39
Une carte du marché de la e-réputation a été récemment publiée qui recense les principaux acteurs dont une bonne partie d’éditeurs logiciels, qui ont une offre d’analyse de sentiments.
http://www.demainlaveille.fr/2009/08/24/e-reputation-market-map-carte-du-marche-de-la-e-reputation/
28 août 2009 à 10:45
Il y a des petits trucs en xml rdf qui sont amusants et gratuits
28 août 2009 à 10:52
Heu… vous êtes sûr que l’on parle de la même chose ?
28 août 2009 à 13:51
Autre exemple d’aggrégateur de sentiments sur le site de la chaîne NBC
http://blog.culturemobile.net/index.php/2009/08/19/262–emotion-nbc-commentaires-traitement-information
30 août 2009 à 12:28
Merci pour cet éclairage. Il est vrai que je m’intéresse de plus en plus à l’analyse des sentiments comme tu le nomme que nous pouvons aussi nommer « capital sympathie »; bien que ce dernier terme semble plus relever du sentiment positive…je crois plus largement que la eréputation est une émotion. En ce sens, que l’écoute et la qualification des profils Web intégreront de plus en plus des outils d’analyse sémantique émotionnelle.
10 octobre 2009 à 14:50
J’ai peur, si je le dis ça sera polarisé négatif, et si je dis Orwell?
10 octobre 2009 à 14:52
Nan… faut pas voir Orwell partout, ça pourrait etre utilisé dans un dispositif Orwellien, mais tout comme le téléphone, qui peut être mis sous écoute.
25 mars 2010 à 15:43
aucune solution actuellement sur le marché n’est capable de fournir une analyse de sentiments juste, seul l’humain peut le faire. ne vous laissez pas ILLUSIONNER par les outils automatiques.