Il existe encore des vieux qui préfèrent converser par téléphone (NdT: Bernard Lunn représente chez RWW les baby boomers ;-), et qui pensent que la “communication audio synchrone” est parfois meilleure que l’email ou même – osons le dire – Twitter. Le problème, c’est le coût de ces conversations, particulièrement pour ceux qui n’utilisent que rarement une ligne fixe ou Skype.
Acheter 1000 minutes de téléphonie mobile par mois est prohibitif, et il existe une alternative au hacking/jailbreaking de iPhone ou à l’interminable attente du divorce entre Apple et les Telco qui feront apparaitre de façon massive la Voix sur IP sur iPhone.
Cette alternative, je l’utilise depuis plusieurs mois dans trois pays différents, et j’en suis plutôt satisfait. Voici à quoi cela ressemble.
Ce qu’offre T-Mobile aux Etats-Unis
- Un choix limité de téléphone. J’ai choisi le Blackberry car j’y suis habitué, et non, ils ne proposent pas d’iPhone.
- La téléphonie via WiFi et des transferts de données sur votre mobile. C’est là que cela devient intéressant. En gros, partout où vous avez du WiFi, les communications sont gratuites.
- GPRS, c’est ce sur quoi il faudra vous rabattre quand vous n’avez pas accès au WiFi.
- Une ligne fixe WiFi. Cela ressemble à un téléphone ordinaire, mais c’est un téléphone VoIP qui se connecte en réalité à votre équipement WiFi. D’autres TelCo offrent cela, mais pas sous la forme d’un tel package.
Mon expérience
- J’ai réduit ma facture de téléphone mobile de moitié.
- La plupart des coups de fils que je fais ont lieu depuis mon domicile, mon bureau ou d’autres lieux que je visite régulièrement. Le téléphone se connecte automatiquement à ces réseaux. Par exemple, quand je reviens chez moi, le téléphone dit “Maison” (alors qu’il dit “T-mobile” quand je suis en mode cellulaire GPRS classique). C’est aussi simple que cela. Dès que je ne suis plus en mode GPRS, les coups de fils sont gratuits.
- La qualité est bonne la plupart du temps. En dessous d’une qualité de réception WiFi de 3/5, la qualité commence à se dégrader, les voix semble se ralentir.
- Les emails en push du Blackberry arrivent sans soucis. C’est important quand vous êtes à l’étranger car vous y recevrez toujours vos emails sans avoir besoin d’un couteux plan de roaming. Vous n’êtes pas connecté 100% du temps comme avec du GPRS, mais pour beaucoup de voyageurs, c’est amplement suffisant. Si cela s’avère insuffisant, vous pouvez toujours souscrire à l’option de roaming.
- Le nombre d’endroits où l’on trouve du WiFi gratuit est impressionnant, lors de mes voyages en Suisse, en France et aux Etats-Unis, je me contentait de cliquer sur “Chercher un réseau” sur mon Blackberry et ils arrivaient comme par magie. (J’écris ce texte à Herald Sqare, New York, où je capte trois réseaux WiFi ouvert).
Les conséquences pour l’industrie de la téléphonie mobile
- Pour les masses, le message est d’une simplicité absolue : économisez de l’argent.
- Cela montre que de grosses sociétés peuvent innover et ne sont pas toujours apeurées à l’idée de perturber leur propre modèle économique dans le but de gagner des parts de marché. Chapeau bas, T-Mobile.
- Cela devrait inciter Apple a divorcer au plus vite des opérateurs de téléphonie afin de proposer ce type de service.
- Cela met une certaine pression sur Skype et les poussent à réaliser une application mobile simple, pratique et efficace.
NdT
En France, il n’y a aucune chance de voir apparaitre ce type d’innovation, les réseaux WiFi ouverts sont appelés à disparaitre sous peu, Hadopi sanctionnant cela sévèrement : un café proposant du WiFi ouvert pourrait se voir couper son accès internet et mettre en péril son business, les clients désertant pour aller se connecter ailleurs.
Free a anticipé le problème, et pourrait innover grâce à son réseau Freephonie, qui contrairement à celui de 9/SFR, fonctionne sur une IP distincte de celle de l’utilisateur qui partage sa ligne. En cas de refus d’une 4e licence, ce qui semble être de plus en plus probable, Free pourrait tout bonnement couper la branche sur laquelle sont assis le triumvira qui maintien des tarifs de téléphonie mobile parmi les plus élevées au monde (près de 900€ annuels par an).
A priori, Hadopi ayant quelque peu vérouillé la possibilité pour de telles offres d’apparaitre (quand on vous disait que la 4e licence et Hadopi étaient liés ;-), seul Free, qui lancerait, dans l’hypothèse probable où ils n’aurait pas de 4e licence, un NVNO couplé à ce genre d’offre packagé, pourrait gravement perturber le jeu des ISP Français.
24 septembre 2009 à 11:54
Un choix limité de téléphone, pas d’iPhone, et l’archaique GPRS en dehors du Wifi… Ca ne me fait vraiment pas rêver :-(
24 septembre 2009 à 12:00
Yep, mais aux US, la couverture 3G est plutôt sommaire, et les factures de Bernard ont réellement baissé de 50% (et le connaissant, elles sont énormes)… Ceci dit, il a toujours eu des Blackberry et l’iPhone, c’est pas son truc…
24 septembre 2009 à 16:30
C’est peut-être un détail, mais je n’aime pas le mot « disrupter »! D’autant plus que je ne comprend pas trop ce que cela veut dire…
24 septembre 2009 à 16:32
une déclinaison maladroite de disruption… c’est vrai que c’est moche…
29 septembre 2009 à 14:05
On attend patiemment le jour où la VoIP mettra à sac la téléphonie mobile…
Nombreux sont les professionnels qui ont déjà opté pour la solution via les soft phone, se rendant compte qu’ils passent beaucoup de leurs appels installés devant un ordinateur.