Selon un projet de traité commercial international jusqu’ici secret, un accord multilatéral de lutte contre la contrefaçon annoncerait l’arrivée de temps sombres pour les fournisseurs d’accès internet et les internautes dans un futur proche.
Un chapitre, rédigé par les américains, imposerait aux fournisseurs d’accès internet de faire la police des contenus utilisateurs, de couper l’accès internet de ceux qui porterait atteinte aux copyrights, et de censurer les contenus accusés de les violer, et ce sans la moindre preuve apportée pour soutenir l’accusation. Ce même chapitre interdirait totalement toute manœuvre visant à contourner les DRM, même pour accéder à son propre travail.
J’en ai rêvé, Sony l’a fait.
Les Etats-Unis on rédigé ce chapitre dans les conditions les plus strictes possibles du secret afin d’en assurer la confidentialité. Seul 42 personnes, comme des représentants de Google, d’Intel, de Verizon, de Time Warner, de Sony, de News Corp, d’eBay, et bien sûr de la MPAA et de la RIAA, ont eu accès au document après avoir signé des accords de confidentialité particulièrement stricts.
Les politiciens impliqués dans la rédaction de ce document sont par ailleurs lourdement financés par l’industrie de la culture et des média, on trouve parmi leurs généreux mécènes des entreprises comme Sony, Time Warner, News Corp et Disney.
Comme d’autres sections de ce projet de traité, plusieurs portions ont fait l’objet de fuites et se sont retrouvés en ligne. En l’état de nos informations, les fuites suggèrent que les internautes à travers le monde vont se retrouver sous un régime où les perquisitions numériques arbitraires, les violations de la vie privée, le principe de la présomption de culpabilité et des mesures destinés à mettre fin aux pratiques de partage de fichiers, aux logiciels libres, au téléchargement, à la culture du remix et à nombre de libertés fondamentales seront la norme.
Visiblement inspiré du traité commercial passé entre la Corée et les Etats-Unis, le traité imposera aux fournisseurs d’accès d’assurer le rôle de policiers vis à vis des activités de leurs utilisateurs au regard de possibles atteintes au copyrights. Les fournisseurs d’accès seront par ailleurs tenus responsables pour tout contenu copyrighté passant illégalement dans leurs tuyaux. C’est un rêve sur le point de devenir une réalité pour l’industrie de la Culture et un cauchemar pour les fournisseurs d’accès à internet et les internautes.
“Pour prétendre se mettre à l’abri des poursuites”, écrit Michael Geist, qui a publié l’essentiel des fuites du projet de traité, “les fournisseur d’accès internet devront établir des règles pour dissuader le stockage et la transmission de contenus litigieux. Les dispositions [...] incluront des règles pour mettre fin aux abonnements dans certaines circonstances”. Cela impliquerait que le dispositif de la riposte graduée, inauguré en France, s’appliquerait à quiconque accusé de violer le copyright de quelque façon que ce soit. Un lip-sync, un photomontage, ou même une photo de votre moitié posant fièrement devant la tour Effeil est, rappelons le, une infraction aux copyrights.
Les fournisseurs d’accès seraient obligés de couper l’accès internet d’un utilisateur pour quelque atteinte aux copyright que ce soit, et ce après trois plaintes déposées par un détenteur de droits.
What else ?
Geist continue et commente : “Censurer un contenu suite à une simple demande [ndlr: une pratique déjà en œuvre chez Dailymotion], et qui n’est pas conforme – pour l’instant – à la loi Canadienne [Geist est Canadien] ni même requis par l’organisation internationale de la propriété intellectuelle, serait requis par le traité”. Autrement dit, qu’un contenu viole ou pas un copyright serait décidé de façon parfaitement arbitraire, son simple signalement suffirait à sa censure, sans autre forme de procédure.
La censure aurait lieu sans la moindre prise en compte de notions juridique telles que le Fair Use, un élément critique de la loi sur la propriété intellectuelle dans le dispositif législatif américain, considéré par beaucoup comme une pièce fondamentale de la liberté d’expression (lire à ce sujet ‘Culture Libre’ de Lawrence Lessig, plus que jamais, une lecture indispensable).
Cette législation, qui reflète celle du Digital Millenium Copyright Act, serait instaurée dans toutes les nations signataires du traité.
Cerise sur le gâteau, le traité inclue une interdiction formelle de contourner les dispositifs de DRM (protection logicielle des contenus) ainsi que toutes les mesures de protections que l’on trouve dans des logiciels ou sur du matériel, tout comme une l’interdiction d’importer et de distribuer les outils permettant de contourner ces protections. Là aussi, cette interdiction ne prend nullement en compte les circonstances ou le fait d’être propriétaire du contenu (une spéciale dédicace pour les hackers, en quelques sorte).
Nos amis de l’Electronic Frontier Foundation, grands gardiens des libertés sur internet, on fait la déclaration suivante :
“Les négociateurs Américains mettent au point une législation qui portera atteinte à l’industrie des technologies américaine et aux citoyens du monde entier. La riposte graduée est la priorité de l’industrie de la Culture [...] Le texte de l’ACTA ouvre la porte à des changements majeurs dans les régimes appliqués à internet depuis le milieu des années 90, qui préservaient un status quo. Ces régimes ont permis et porté à la fois une innovation technologique phénoménale et une avancée de la liberté d’expression dans un monde où les contenus générés par les utilisateurs ont fait leur apparition, choses que nous considérons comme acquises aujourd’hui.
Les citoyens Européens devraient également être concernés et indignés [ndt: tu m’étonnes]. En l’état, le traité apparait comme incompatible avec les directives européenne et les lois nationales existantes”
What’s next ?
Plus que jamais, après la trahison de Catherine Trautmann (député PS Européenne) lors des dernières négociations du paquet Télécom à Bruxelles [update: l'accord final est finalement positif pour l'internet Libre], l’enjeu des prochaines élections est critique, c’est la dernière occasion pour faire en sorte que les dirigeants politique entendent l’opinion de la population et cessent de n’écouter que la voix des lobbys. L’enjeux est désormais clair, il ne s’agit plus du tout de défendre un quelconque piratage, mais de ne pas prendre la voie d’une société réprésive basée sur la surveillance généralisé, des enjeux parfaitement décris par Orwell dans 1984. Le monde d’Orwell est bel est bien celui décrit par ce traité, la seule chose qu’Orwell n’vaiat pas prévu, c’est que cela aurait lieu sur internet et non dans la vie réelle.
Les élections dans les années qui viennent – le temps qu’il nous reste avant que ce traité deviennent une réalité, sont la dernière occasion pour lutter contre cet avenir qui s’annonce de façon démocratique. La seule alternative, après demain, sera de l’ordre de la résistance, et ne passera vraisemblablement pas par les voie de la démocratie.
Ce traité est également une réponse cinglante à ceux qui, comme moi, voyaient dans Hadopi, le résultat de l’ignorance de la classe politique et refusaient de croire à une théorie du complot.
La position de la France [mp3:play:La Marseillaise] est, à ce moment de l’Histoire, unique et décisive. Nous avons été le territoire d’expérimentation de la riposte graduée, nous somme à l’avant garde de cette lutte que les américains observaient jusqu’ici d’un œil distant et amusé, et qui s’avère aujourd’hui globale et mondialisée. La bataille d’Hadopi est belle et bien une bataille, un épisode, pas plus, le début d’un période qui s’annonce longue, et cette bataille est très loin d’avoir été perdue.
En forçant les politiques à dévoiler leur incurie et leur ignorance, ces derniers ont laissé des traces indélébiles qui seront très sévèrement jugés par les générations futures, quand l’écrasante majorité de la population considèrera comme tragi-comique la confusion entre firewall et openoffice, quand, d’ici à quelques années, Hadopi sera enfin appréhendé par toute une population comme le début de l’instauration d’une dictature numérique, où les tyrans sont des industriels et non des politiques (bien que dans bon nombres de pays la distinction soit subtile).
La bataille d’Hadopi, épisode exotique aux relents comiques, qui a tourné en ridicule bon nombre de politiciens Français au point de faire trembler les puissants et de ruiner carrières et réputations, est désormais une guerre mondiale. Si ce traité est mis en application, les conséquences sur la démocratie telle que nous la connaissons, sur la culture, sur le monde de demain, seront phénoménales, et nous avons, nous, petits Français, un savoir faire à partager avec la terre entière.
Demain, des dizaines de batailles similaires aurons lieu aux quatre coins du globe.
Identité Nationale
La lutte menée par les opposants à Hadopi et celles qui ont suivit (#mitterrand, #jeansarkozypartout, etc) sont un phénomène pour l’instant assez unique dans les grandes démocraties du monde, à ce titre, c’est une nouvelle et moderne composante de notre identité nationale. Ce billet sera donc une modeste contribution au débat participatif initié récemment par celui qui fut naguère secrétaire d’état à l’économie numérique. Ecoutez bien les paroles, finalement, ça n’a pas pris une ride, et il y a de quoi être fier, non ?
http://www.dailymotion.com/videoxy05i[edit: une carte Pearltrees sur l'ACTA]
04 novembre 2009 à 14:33
Ceci ne va pas faire plaisir à la NSA.
N’oublions pas qui sont les principaux contributeurs connus de TOR.
Cela ressemble à un futur grand coup d’épée dans l’océan.
04 novembre 2009 à 14:48
Pourquoi ne pas commencer par boycotter tout ce qui est « copyrighté » ? L’industrie « culturelle » n’a de culturelle que le nom et on peut très bien s’en passer, ce serait un juste retour des choses.
04 novembre 2009 à 14:51
@Dominique
Oui, la NSA et les services Secrets Britanniques sont nos alliés… ca fait bizarre, hein ? Du coté des RG Français, leur récent remaniement fait qu’on ne peux visiblement pas trop compter sur eux… Faut que je ponde un article là dessus.
@fbparis
Absolument, il faut taper au portefeuille, pas évident à faire et à organiser, et cela sort totalement du cadre de ce blog, mais c’est une piste à l’étude qu’il faut absolument mettre en œuvre. Pour mémoire, Nokia, quand le scandale Iranien a éclaté, a perdu plus de 10% en bourse, c’est ce type d’action qu’il faut désormais mener. Les blogs arrivent bien à flinguer les politiciens, il n’y a pas de raison que les entreprises soient à l’abri.
04 novembre 2009 à 15:12
Si l’information « secrète » que tu relaies concerne une volonté globale, Fabrice.
Il faudra se poser la question de savoir si Obama a plutôt été élu par l’argent des industries culturelles et celui du milieu financier, plutôt que du mythe de la petite obole apportée par chaque américain sur le site Web de campagne, qui nous a fait croire à l’ange « qui comprenait mieux l’Internet que quiconque ». Cette dernière information a bien manipulé tout le monde,
Quant à l’alliance possible des usagers et des ISP, face à la collusion des Etats et des fournisseurs de contenu, les fabricants de sofware se rangeant certainement du côté du plus fort, vu qu’il apparaît à présent qu’Obama ne veut pas rigoler en ayant installé tous ses potes au bons endroits du système.
C’était un magnifique coup stratégique d’avoir fait jouer et assumer le rôle de méchant aux ISP, grâce à l’enfume de la neutralité.
Parlez moi de ceux qui se tirent dans le pied… ;-)
04 novembre 2009 à 15:26
Pas très cohérent…
D’une part, j’ai dénoncé dès le départ l’arnaque des petites oboles finançant Obama, d’autre part, la net neutrality et son respect est, avec la sécurité nationale (cf commentaire de Dominique), un rempart efficace contre tout cela. Donc, oui, plus que jamais, la Net Neutrality est un rempart contre la dictature.
Sinon, oui, tu as raison, il va falloir qu’Obama s’explique la dessus.
04 novembre 2009 à 17:42
La neutralité n’est pas un rempart, car une fois de plus je te rappelle que ses idéologues ne prennent en compte que les ISP. Avoir des tuyaux neutres, beau progrès, car rien n’empêche de se faire installer un petit serveur résident par « Disney » ou « Sony » pour monitorer sa connexion à l’Internet. L’avantage ? bah mieux télécharger ou streamer de chez Disney, ou Sony, et puis à l’occasion bien vérifier qu’il n’y ait pas un gramme de fichier non DRMisé qui passe par le canal ou qui soit sur le disque dur…
Il y a des principes supérieurs dans la démocratie qui s’occupent de cela, beaucoup mieux que la neutralité.
04 novembre 2009 à 18:13
Tout cela confirme en tout cas la thèse de Guillaume Champeau de Numérama sur le ‘grand plan’ de Sarkozy concernant Hadopi et Loppsi. C’est effrayant.
04 novembre 2009 à 18:19
@Sylvain
Oui et non, apparemment, tout cela dépasse de loin les politiques Français, qui ne seraient que de simples exécutants. Le vrai problème vient de l’industrie de la Culture qui préfère mettre en place une dictature 2.0 plutôt que d’avoir à se réinventer.
04 novembre 2009 à 18:31
J’ai toujours vu Hadopi comme une manœuvre calculés pour reprendre le contrôle du peuple… c’est inévitable, je le montre et le remontre dans mon bouquin sur le Flux. Tu as une époque qui se termine et qui veut survivre et une autre qui commence. Clash inévitable. Et comme tu le dis nous n’échapperons sans doute pas à l’insurrection généralisé.
04 novembre 2009 à 18:44
Une ancienne malédiction chinoise consistait à souhaiter à son ennemi : « puissiez- vous vivre des temps intéressants ! »
Je crois que l’on va souhaiter cela à ceux qui sont derrière tout cela. Une insurrection, oui, mais 2.0 ;-)
Tu ne crois pas qu’elle a déjà commencé ?
04 novembre 2009 à 18:49
Je crois pas… pour le moment ils montent au créneau, ils commencent à avoir peur… les camps se forment… mais ils agissent plus que nous, plus vite que nous… dans « notre camps », plutôt « nos camps », c’est encore timide et nous sommes peu nombreux. La plupart des gens n’ont pas pris conscience de ce qui se joue. C’est pour ça que j’écris Croisade pour essayer de le faire comprendre par une histoire.
04 novembre 2009 à 18:56
#jeansarkozypartout, c’est quand même massif, non ? Comme qui dirait : « ce n’est qu’un début… »
04 novembre 2009 à 19:02
#jeansarkozypartout Je commence le cinquième pouvoir par la même histoire survenue en 2006! Rien de neuf.
#jeansarkozypartout est sans importance. Nous savons nous mobiliser pour des affaires people pas pour les choses profondes et qui ne touchent pas encore au quotidien des gens… même si elles vont le massacrer.
04 novembre 2009 à 19:17
Palladium et Lagrande…l’avant-garde des DRM déjà en 2000. Anonymiser, outil du MI6…les normes de l’ITU sur les dérivations de routeurs. Leslois sur les réseaux aux US pilotés par l’IAA en 2006. L’histoire est un long fleuve et les lobbys persévérants. Next step ?
04 novembre 2009 à 19:26
Nous avons besoin d’une idéologie, d’un manifeste, d’un ordre de bataille… car la bataille commence.
04 novembre 2009 à 19:28
Je n’ai pas envie d’être alarmiste. Oui le projet existe en secret, et alors ? Il fallait s’attendre à quoi ? A une application stricte de la chanson Imagine de John Lennon ? Si ce n’est pas ce projet, ce sera un autre projet restrictif qui s’appliquera. Quant à dire que c’est la mort du Net libre, là je souris. Un exemple : Quand toute la bande passante des ondes radio fut saturée, commencèrent à naître les radios libres. Nous sommes bien à l’ère de l’Internet sans fil, non ? Et je ne prétends pas détenir toutes les solutions. Le Web est comme l’eau, il trouvera toujours son chemin, malgré les embuches. Ce n’est pas de l’optimisme, c’est de la logique.
04 novembre 2009 à 19:53
J’ai l’impression que les divers pouvoirs économiques et industriels, financiers et politiques avancent, en ce moment, tout une série de pions afin d’exercer un contrôle le plus complet possible (euphémisme ?!) d’Internet.
Au niveau européen, on peut citer la révision des standards de l’interopérabilité http://www.pcinpact.com/actu/news/53945-europe-eif-standards-version-2-lobbies.htm qui pourrait avoir des effets similaires au traité que vous évoquez, mais il ne faut pas oublier le projet INDECT (par exemple ici : http://www.automatesintelligents.com/edito/2009/oct/edito.html )qui nous promet d’autres surprises (à condition d’être informé de leurs activités !).
La presse « institutionnelle » jouant de moins en moins son rôle de contre-pouvoir, la démocratie va avoir du mal à s’exprimer. A titre d’exemple de détournement de démocratie, on peut citer le « grand débat sur l’identité nationale », où, sauf preuve du contraire, les commentaires défavorables semblent avoir été censurés dès le premier jour.
On aura connu avenir plus radieux !
04 novembre 2009 à 21:53
@infogere
Personne ne dit que c’est la mort du net libre, il va juste être underground mais il survivra sans problèmes, c’est clair ;-)
@thierry
Vaste sujet… trop vaste pour des commentaires… Dis moi quand tu passes sur Paris qu’on organise quelque chose :-)
04 novembre 2009 à 22:11
@fabrice
Next step ? La prolifération des outils de cryptage et de VPN dans les cours d’écoles… je sens que l’on va voir apparaitre une multitude d’offres de ce genre, les darknet, les réseaux parallèles, les mesh wifi locales, plein de choses… ca va être fun, mais ça exclura tous ceux qui ne sont pas geeks…
@nicolas
Le quatrième pouvoir, à mon sens, est définitivement passé du coté des média sociaux, les agitations coordonées du pouvoir et de la presse ces dernier temps sont justement destiné à masquer cela.
Pour ce qui est du débat sur l’identité nationale, vous aurez noté que ce billet est une contribution citoyenne au débat j’espère.
On peut tout hacker, même un contre feu ;-)
05 novembre 2009 à 0:11
Il ne reste qu’a espéré qu’une chose. Qu’un des petits malins de l’industrie de la culture se dise « bon tous mes copains mettent leur energie à défendre leurs interets plutôt qu’à les faire evoluer. On ne resiste pas aux révolutions (révolution industrielle, révolution du livre, révolution de la radio …). Donc moi, je vais me mettre sur le nouveau marché, là où personne n’est et je vais muter mon catalogue et mon modèle économique en conséquence des choses. Là où eux établissent des travaux de recherche de droit, moi ce sera de technologie ». Hop là, le petit malin (rien à voir avec les oursons) prend une avance considérable sur ses concurrents (genre Itunes qui a tout balayé ou Amazon avec son Kindle), les obligeant à eux même rentrer dans la course (bah oui, ils peuvent pas l’attaquer).
Donc la seule solution, qui sera sans nul doute la réponse, c’est cette soif d’argent frais. Hors les plans d’actions de ce type mettront du temps à se mettre en place, surtout à une échelle mondiale. Plus le temps passe, plus les solutions pour contourner sont efficaces, plus ils perdent de l’argent.
Alors qui sera le petit malin qui saura prendre le tournant? Qui des studios universal ou warner bross proposera demain son catalogue entier (et pas les films pourris des années 80) contre un abonnement / ou avec un modèle économique? Qui de Sony ou que sais je proposera des chansons à prix vraiment intéressants, sans DRM?
L’appât du gain, le temps et les technologies forceront certainement avant l’application de telles mesures mondiales un de ces acteurs à enclencher la marche. Du moins je l’espère.
Les gens arriveront de toute façon toujours à se procurer ce qu’ils veulent, c’est indéniable. Donc bon.
05 novembre 2009 à 1:22
@Fabrice
Crouzet a raison. Il faut une forge idéologique. Et il faut s’y mettre maintenant, car la fenêtre d’opportunité est encore ouverte mais plus pour très longtemps. Je ne sais pas ce que vous en pensez de votre côté mais à l’horizon 2012 ce sera très surveillé et très difficile d’opérer en pleine lumière.
@Antoine
Désolé de jouer les rabat-joie, mais l’Inquisition a très bien résisté aux révolutions. Elle les a même écrasées ou brûlées en place publique. On peut pinailler sur la Renaissance mais c’est aussi une révolution religieuse (la seule interne qu’il était difficile de combattre). Il ne faut pas croire à un mouvement immanent. Aucun tournant de l’Histoire n’est dû à un mouvement immanent. Il faut des hommes et des femmes, des idées et des discours, des combats pacifiques ou armés…
05 novembre 2009 à 1:39
Visiblement, la version Française arrive sous peu :
http://www.authueil.org/?2009/11/01/1480-hadopi-4&cos=1
05 novembre 2009 à 1:48
@ Pierre-Alexandre XAVIER
Deux choses :
1) ils ne vont pas nous empêcher de penser et d’écrire d’ici 2012, ca me semble un peu rapide pour la mise en place d’une dictature, faut arrêter de paniquer. Dans le pire des cas, je prends un TGV et je suis à Londres en moins de deux heures, ça me donnera une posture Gaulliste rigolote, et j’attends de voir le gouvernement Français censurer un média comme RWW, publié dans le New York Times.
2) un corpus idéologique, ça me semble, à première vue, segmentant, à moins de considérer la net neutrality comme un corpus idéologique… L’importation du parti pirate en France, qui à pris soin de gommer toute sa dimension ultra libérale pour cause de politiquement correct en France me semble assez parlante sur les limites de l’exercice. CECI DIT, ce n’est pas une raison pour ne pas en discuter et ne pas essayer, bien au contraire.
05 novembre 2009 à 6:45
Merci pour ce billet,
Quelques autres lectures sur les menaces qui pèsent actuellemnent sur Internet :-(
Bill would give president emergency control of Internet
http://news.cnet.com/8301-13578_3-10320096-38.html
et
http://www.christian-faure.net/2009/11/03/menaces-a-lencontre-du-net/
Sinon je suis un peu moins optimiste quand à « En forçant les politiques à dévoiler leur incurie et leur ignorance, ces derniers ont laissé des traces indélébiles qui seront très sévèrement jugés par les générations futures, quand l’écrasante majorité de la population considèrera comme tragi-comique la confusion entre firewall et openoffice »…
Moi j’ai plutôt l’impression qu’à part quelques bloggeurs tendance geek, la majorité des personnes ne sont même pas au courant des enjeux et des conséquences beaucoup plus larges qu’ont le genre de loi Hadopi, malheureusement.
05 novembre 2009 à 9:23
@ Hasard Du Jour
Je parle des « générations future », attention, ce jour ne viendra pas avant une bonne dizaine d’année ;-))
Mais la vidéo d’Albanel confondant Firewall et OpenOffice, en cas d’installation de la dictature que nous propose l’industrie musicale, entrera dans les livres d’histoire et fera rire une large partie de la population en… 2030 ?
05 novembre 2009 à 11:00
Pourquoi seulement 6 commentaires sur la version américaine de l’article. Ils s’en branlent ou quoi ?
05 novembre 2009 à 11:22
Le Sénat donnant en ce moment l’impression d’être la seule poche de « liberté » au sein des institutions, on peut tout aussi bien s’attendre de la part de cette chambre à une relecture libertaire de la loi – manière, pour elle, de rappeler son poids, son pouvoir de nuisances, dans la perspective de débats de toute autre nature comme celui consacré aux collectivités locales, leur financement, leur administration, etc. I have a dream : les vieux en sauveurs de la jeunesse.
05 novembre 2009 à 13:36
@antoine
tout cela vient d’arriver aux States, nous avons, nous, une année si ce n’est plus avec la Davdsi, de lutte et de mobilisation. La dictature, enfin un secteur des NTIC où la France est en avance sur les US, cocorico !
@thomas
puisse tu avoir raison !
05 novembre 2009 à 13:53
Bien… Les lois IPRED, HADOPI et le projet LOPPSI, après la loi DADVSI et la Directive Européenne sur le droit d’auteur et la législation américaine du DMCA, n’étaient que des prémices. Ce projet de traité, qui entérine en réalité la confiscation finale du droit d’auteur par les éditeurs et industries culturelles, constitue le vaisseau amiral.
Il a pour but de verrouiller les grands monopoles capitalistiques au détriment de la propagation de la culture. Il a pour but d’étendre le biocontrôle à internet, de mettre fin à la neutralité technologique du réseau. Il a pour but de quadriller le monde virtuel pour y prolonger la domination des oligarques qui président déjà, dans le monde tangible, à la production du sens et des contenus.
Souches génétiques, obtentions végétales, créations artistiques, développements logiciels, inventions technologiques, ressources agroalimentaires, tout doit aujourd’hui être soumis à leurs brevets et leurs catalogues. Car en cela résident les sociétés de contrôle : de notre ADN à notre patrimoine matériel, de notre vie privée à nos idées politiques, nos modes de vies et nos lectures, tout doit être arraisonné par leurs logiques consuméristes, rentabilistes et désincarnées. L’hypermassification marchande, animée par le marketing intrusif et la répression judiciaire, veut capturer l’intégralité du vivant dans une dystopie totalitaire écrasante.
Et pourtant, il est clair que même à un niveau bassement économique, les logiques propriétaires de ces industries vont purement et simplement mourir. Les grands monopoles des industries culturelles, logicielles, pharmaceutiques, etc.. devront être ramenés à des dimensions humaines, ou alors disparaître. Ce sont des dinosaures conceptuels qui se battent pour préserver leurs monopoles, que ni la protection de la création ni l’intérêt général ne justifient aujourd’hui.
En France, la néoaristocratie politico-médiacratique a clairement déclaré la guerre à internet, en l’accusant de tous les maux. Les réels, et les imaginaires. Criminaliser la contestation civile en la taxant de « terrorisme », voilà ce qui constitue le programme de nos politiques en matière d’internet.L’exécutif actuel a la main-mise sur les grands médias classiques, qui s’autocensurent en fonction des amitiés du roitelet du Fouquet’s. L’opposition politique est exsangue, elle se cherche, elle n’existe pas réellement. Le dernier espace de contestation et par conséquent de liberté, il est ici, sur le net – malgré toutes ses propres dérives orwelliennes, ses dérives ignobles et sa plate frivolité socialisante.
Ces politicards français, ivres de leur pouvoir pseudo-démocratique, voudraient criminaliser internet ? Nous mettre au pas à coups d’Hadopi et de Loppsi ? Ils ne vont pas être déçus… Les Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, Patrick Devedjian, Alain Finkielkraut, Jean-François Copé, Eric Raoult, Philippe Val, Nadine Morano, Christophe Lameignère, Henri Guaino et Claude Guéant, Frédéric Lefebvre, Denis Olivennes, Pascal Nègre, Jacques Séguéla, tous ces petits marquis, tous ces détenteurs oligarchiques des pouvoirs politique, médiatique et culturel, toutes ces ordures qui fustigent la liberté d’internet, seront encore victimes de notre liberté dans 10 ou 20 ans. Ils n’ont pas la moindre chance, nous sommes légion. Ils ont le droit, nous avons la technique. Ils ont les frontières étriquées de leurs cervelles archaïques, nous avons le monde à portée de clic.
Leur bêtise systémique sera dénoncée par nos manifestes politiques et nos actions « terroristes ». Leur fichage généralisé sera anéanti par nos malversations informatiques et nos détournements génétiques.
Ce projet de Traité montre en tous cas, si besoin était, que l’Oligarchie est mondiale. Elle n’est pas que le fait des Copains du Fouquet’s, elle est le fait des industries du Kapitalisme de 4e espèce, au premier range desquelles les industries dites « culturelles ». La ligne de front va être bien plus globale que prévu, malgré les avertissements d’économistes aussi éminents que Joseph Stiglitz ou Paul Krugman.
Cette fois, c’est la guerre.
Si un tel Traité devait entrer en vigueur (après j’imagine une longue guerre de tranchées et des manipulations à n’en plus finir à côté desquelles les malversations de la France contre l’amendement Bono inclus dans le Paquet Télécom, paraîtront des enfantillages), alors il conviendra d’en prendre acte. De prendre acte que les élites dirigeantes de la sphère capitaliste nous déclarent une guerre sans merci aux fins de réification intégrale du vivant.
Et de déclarer très clairement que, puisque l’Oligarchie qui préside à la production des normes juridiques a décidé de prendre en otage la création artistique pour défendre ses monopoles et étendre son contrôle, nous n’observerons plus aucune de leurs lois. Face au Grand Marché et à ses verrous législatifs, nous opposerons la maîtrise technique des réseaux, et les tactiques insurrectionnelles nécessaires au dynamitage de leurs monopoles. Face à la standardisation payante et à la confiscation biopolitique, nous opposerons nos utopies privées et cryptées, nos réseaux invisibles et nos actions de résistance.
Les sociétés de contrôle exploseront de l’intérieur. Nous y veillerons. Et les petits marquis qui se mettront en travers de nos routes le paieront au prix fort.
Cette fois, c’est la guerre.
05 novembre 2009 à 14:49
Ha, je crois qu’on a le prix du commentaire du mois alors que nous ne sommes que le 4… Chapeau ;-)
05 novembre 2009 à 18:03
Peut-on réellement résister sans remettre en cause tout le système ?
Ce que je veux dire, c’est que le premier pas de la résistance revient à se poser la question de nos propres comportements. Tu écoutes la musique des majors ? Alors tu paies la musique des majors. Tu regardes le cinéma Holywoodiens ? Alors tu paies ton film, et tu t’écrases.
On ne peut pas soutenir un système et se plaindre des contraintes de ce système. Je ne suis pas sûr que tous ceux qui participent à ce débat en soient conscients. Et il ne faut pas croire que tous seront solidaires, au moment où leurs propres privilèges seront remis en question.
05 novembre 2009 à 20:44
A titre personnel, je n’écoute pas la musique des majors, et ne regarde pas de blockbuster hollywoodien. Mais la question n’est pas là : libre à chacun d’écouter cette musique ou de regarder ce cinéma – le principal est d’avoir le choix de le faire, et le choix des modalités pour accéder à ces « produits culturels ».
Pendant que d’aucuns resteront les bras croisés en faisant preuve de ce fatalisme si post-moderne, de cette fausse distance, de cette fausse sagesse, l’Oligarchie renforce son emprise désincarnée, son diktat mercantile et affine ses discours scélérats. Je ne soutiens pas ce système, et ce d’autant moins que j’ai adhéré, dans le temps, à certains de ses principes fondateurs. Seulement voilà : le personnel politique trompe la démocratie. Les grands médias trompent l’exigence de pluralisme. Les grandes firmes trompent le monde et se gobergent de leur puissance devant des états dépassés, sinon complices.
C’est terminé. Plus aucune fadaise ne fonctionnera. A force de pervertir la langue pour en faire leur cheval de Troie, à force de l’avilir en discours publicitaire et en propagande électorale, ces néoaristocrates infects ont dévoilé son vrai visage : une dystopie en formation. Une société de contrôle transnationale.
A chacun de choisir son camp, nous ne sommes pas prosélytes. Nous savons ce qu’est le totalitarisme, et nous connaissons les bienfaits de la démocratie. Nous savons donc les distinguer l’un de l’autre. Nous vous souhaitons de pouvoir le faire, vous aussi, à temps.
05 novembre 2009 à 22:12
Il y a du nouveau : l’amendement 138 n’est finalement pas massacré, tout cela se heurtera violemment à un mur et les pays Européens ne pourrons pas signer un tel accord… Comme quoi… il faut savoir garder espoir :-)
http://www.numerama.com/magazine/14426-un-accord-final-globalement-positif-sur-l-amendement-138-a-bruxelles.html
05 novembre 2009 à 23:36
@Quidam
Vous marquez un point, mais vous passez à coté d’un autre : toute la culture du XXe siècle est copyrightée, il est très difficile de créer quoi que ce soit sans avoir quelque part un petit bout de quelque chose de copyrighté.
Si vous vous prenez en photo devant la tour Eiffel, par exemple, techniquement, vous violez un copyright (enfin, si la photo se fait de nuit, car si l’image de la tour Eiffel est tombé dans le domaine public, son éclairage contemporain est, lui, protégé).
Le copyright a été conçu à l’époque de l’analogique, son passage au digital et son extension (de 25 ans au début du XXe siècle à près de 100 aujourd’hui) en on fait un monstre dangereux.
06 novembre 2009 à 9:20
Fabrice Epelboin > je ne passe à coté de rien, et je partage ces points de vue. Je voulais juste faire remarquer que ce n’est pas juste un problème de liberté d’expression, que c’est bien de la politique que nous faisons là, et que ceux qui soutiendraient ces idées sous prétexte qu’ils l’ont mauvaise de s’être fait gaulé pour avoir téléchargé 2 films ne font pas le même combat.
U.H.M. dit « libre à chacun d’écouter cette musique ou de regarder ce cinéma — le principal est d’avoir le choix de le faire ». Mais à partir du moment où ces groupes médiatiques et « culturels » (entre guillemets car peut-on toujours appeler ça de la culture) sont plébiscités par les consommateurs, il gardent le pouvoir, économique, et on le voit, politique également.
Je pense qu’il faut renverser le système, et je pense, comme dit plus haut, qu’en étant plus nombreux, nous avons la possibilité de le faire. Il y aurait une méthode pour cela : proposer en face de chacun des services et produits du marché une alternative, des produits et services libres, ou basé sur d’autres principes que le profit.
Ce qu’ont fait Firefox ou OpenOffice par exemple doit nous montrer la voie. Jamendo est un premier pas pour la musique. Il faut généraliser cela à toutes les industries. Un exemple : pourquoi ne pas créer demain une voiture « libre » ? Des banques et des assurances à but non lucratif ? Des compagnies électriques ou postales à but non lucratif ? Des grandes surfaces du libre, etc, etc … Ces projets s’il voyaient le jour auraient un avantage indéniable sur les produits du système de consommation actuel : pas besoin de payer de copyright, et possibilité d’investir 100% des profits dans leur promotion et dans la baisse des prix.
Je ne sais pas si de tel projets existent, et s’il y a de par le monde suffisamment « d’altruistes » pour les réaliser, mais il me semble que tout reste à faire, et qu’Internet est l’outil fédérateur qu’il faut pour y arriver.
06 novembre 2009 à 11:20
Quand les maisons de disque ont exigé des droits hallucinants aux radios dans les années 30, ces dernières ont commencé a diffuser des artistes hors catalogue… au bout d’environs 10 ans, les maison de disques ont craqué et ont négocié des droits beaucoup plus raisonnables… On peut envisager des pistes dans ce genre, à savoir mettre en valeur des artistes hors catalogue, tels que ceux que l’on trouve chez Jamendo (voir même le prochain Francis Lalane), c’est une piste, mais ca va prendre du temps (l’open source, aujourd’hui mainstream avec des trucs comme Firefox, à presque 40 ans)…
Reste un problème, c’est tout de même une position extrêmiste, et à coté de grosses bouses, on trouve aussi des chef d’œuvres dans le catalogue de la Warner…
Le vrai but, IMHO, c’est de mettre en place les conditions d’épanouissement de la Free Culture et d’assister à une vraie renaissance culturelle (oserais-je dire renaissance 2.0 ?)
06 novembre 2009 à 14:05
Bonjour,
Je comprends que cela soit une perte de liberté, un changement radical quant la vue de tus par les politiciens, juges et autres personnes influentes.
Mais à qui la faute ?
He oui, nous sommes nous pas responsable de ce qui arrive en luttant fermement et aveuglément pour le droit de voler ?
Allons nous chez le disquaire prendre un CD et partir sans payer ?
Le disquaire aura tôt fait de réagir et tout le monde trouvera ça normal et le voleur car là, le terme voleur sera utilisé, sera unanimement condamné par le peuple.
Quelle différence que ce soit Dans une boutique ou sur le net ?
A-t-on une justification de copier une version dite professionnelle d’un logiciel, d’un système alors que nos besoins réels ne justifient pas une telle version ? et que des offre gratuite et libre correspondant aux besoins existent ?
Franchement, a qui la faute ?
Nous avons par nos mauvaises habitudes, par nos mauvais raisonnement et par notre mauvaise foi donnée les plus mauvais argument pour lutter contre cette armada de lois tant nationales qu’internationalises.
Avons nous oublié la netiquette ? => http://www.sri.ucl.ac.be/rfc1855.fr.html
Des nouvelles licences de droits sont apparues (GPL, FDL, Creative common…) pour nous protéger et nous acceptons pourtant de ne pas respecter le droits des autres ?
Le choix a été donné a chacun quant au mode de distribution de son bien…
Pas très clair le « j’exige par la licence que j’ai choisi ceci ou cela, mais je me moque de la licence des autres… »
Que lis-je ? Le trafic P2P diminue ? Mais quel trafic ? celui du non respect ?
Nous avons donné par notre cécité volontaire la possibilité de tuer le libre… bravo !
Nul n’est besoin de boycotter quoique ce soit, car le boycotte est déjà fait…
Il n’est peut-être pas trop tard : relisons tous affichons devant notre clavier la netiquette…
Le libre aura alors une belle image… ne nous trompons pas de cible, ne Ne nous battons pas pour le droit de voler, mais juste pour le droit de respecter et d’être respecter… l’un n’allant pas sans l’autre…
Voilou, ce n’est pas un troll et je ne suis pas pour toutes ces lois… bien au contraire…
Changeons nos mauvaises habitudes !
Et ne donnons pas de prétexte à légiférer légalement la dictature
06 novembre 2009 à 14:47
Voler et partager ce n’est pas du tout la même chose, vous devez être nouveau ici, mais la démonstration en a été faite dans tous les sens, a commencer par le fait qu’il est scientifiquement démontré que le partage de mp3 n’affecte en rien les ventes de disques : http://rww.zergy.net/2008/11/18/a-la-une/rapport-hadopi/
Qu’est ce qu’un « vol » qui ne lèserait pas le propriétaire ? (pour la petite histoire, les pertes de l’industrie du disque sont plus à imputer à l’explosion du budget lié aux jeux vidéo)
Transposer de façon aveugle des concept IRL dans le virtuel et inversement donne de façon quasi systématique des idioties (partage=vol).
Vous passez par ailleurs gaiement sur le fait qu’il était durant tout le XXe possible de réutiliser une partie du matériel copyrigthé sans soucis (Fair Use), ce qui ne sera plus possible (Culture remix, du Rap aux Mixtapes), il s’agit bel et bien d’une confiscation totale de la culture par l’industrie.
cf http://rww.zergy.net/2009/01/20/prospective/lawrence-lessig-comment-la-creativite-est-etranglee-par-la-loi/
06 novembre 2009 à 15:16
Non, du tout, je me suis mal exprimé et je m’en excuse…
Je précise donc…
Jamais je n’ai pensé que le téléchargement est un préjudice pour l’industrie du disque, bien au contraire.
Néanmoins, sachant que cela est interdit et que cela se fait à grande échelle, n’est pas là une occasion rêvé pour l’industrie du disques, de la cinématographie de prendre le téléchargement comme excuse de leur manquant de réactivité tant à la situation économique de chacun, de la concurrence indirecte tel les jeux vidéo, et surtout des nouveaux modèles économiques lié à internet ?
Se battre pour avoir le droit de télécharger ce que l’on sait interdit est à mon sens une mauvaise bataille. mais se battre pour limiter l’abus des restrictions est là totalement fondé et je m’y inscrit en allant voir mon député du mon secteur et en battant…
Concernant les remix d’aujourd’hui, c’est comme hier, c’est légalement possible sous réserve de payer des droits. Celui qui fait un remix, et qui diffuse « librement » oublie de s’affranchir de ses obligations.
Concernant le partage, je suis pour sous réserve que l’auteur lui même soit pour…
Concernant la confiscation de la culture, là, je suis plus que partagé… les tube de l’été ne sont pas de la culture mais des produits commerciaux dénué de tout sens artistique ou culturel… Prendre des gamins et les faire gesticuler sous une rythme étudiée n’est pas pour moi une oeuvre artistique mais un produit au même titre qu’un kilo de nouilles ou une botte de poireaux.
Pour le reste, ce n’est pas les major qui rive de la « culture » (il faudrait m’expliquer ce qu’on entend par culture) mais les auteurs qui passent par eux…
Quant aux programme tel que MS windows, MS word ou/excel et bien d’autres non MS pour les applications et Need for Speed carbon par exemple pour les jeux, je ne vois pas le coté culturel ou artistique…
Nous donnons des arguments, le législateur en profite et si nous regardions bien, un meilleurs tri serait fait pour ne laisser que les vrais oeuvres… Télécharger le tube de l’été c’est justifier de mauvaise création au nom du fric et non au nom de l’art…
06 novembre 2009 à 15:53
Lis dont Culture Libre et regarde la conf de lessig (précédent commentaire), on en reparle ensuite. La Culture est bloquée, mais c’est vrai que ce n’est pas du tout évident à comprendre (regarde la conf, au moins ;-)
06 novembre 2009 à 17:29
J’ai vu la conférence à l’instant mais hélas, n’étant pas trop anglophone, je n’ai pu apprécier le tout :(
Seule chose que j’ai pu comprendre…
De tout temps, le commerce s’est battu et à perdu…
l’histoire se répète…
Enfin d’après le peu que j’ai pu comprendre
06 novembre 2009 à 17:34
Faudrait que je fasse des sous titres, mais c’est un boulot de dingue… Et Culture Libre (because ça, je l’ai traduit ;-)
C’est assez rapide a lire et ça vaut vraiment le coup d’y passer un peu de temps, ça recadre les enjeux copyright/culture au XXIe siècle de façon étonnante :-)
06 novembre 2009 à 19:30
Et un résume écrit, ce ne serait pas plus simple ? (je sais, c’est aussi pas mal de boulot)
J’avoue que je vais m’y intéresser de prêt pour bien comprendre… mais là, ça prendra aussi pas mal de temps pour traduire d’une part puis analyser ensuite
06 novembre 2009 à 19:32
Yes we can : http://rww.zergy.net/2009/02/05/a-la-une/culture-libre-free-culture-lawrence-lessig-ebook/ :-)
07 novembre 2009 à 18:27
VPN! C’est la seule issue, non pas pour pouvoir télécharger librement des oeuvres protégées mais pour se prémunir des effets collatéraux de la lutte contre le piratage: big-brother is watching you NOW!
Cette lutte regroupe trop de causes différentes (P2pistes, Logiciels Libres, Anti-capitalistes, etc…) pour avoir un discours clair voir même défendable. Il faut se focaliser sur la protection de la vie privée et promouvoir l’usage du VPN comme seule rempart à la domination des lobbies prédateurs/inquisiteurs. Apprendre aux gens à configurer un routeur VPN, un serveur personnel, etc…
Ce n’est pas demain que les autorités interdiront le cryptage des données, il y a trop d’entreprises qui en ont besoin.. mais qui sait?
Regardez l’exemple de la vidéo surveillance en UK. Les flics british en conviennent eux même: ça ne sert à rien tant que derrière chaque cam ya pas un employé à temps plein. Alors surveillez le réseau! Tout ça sert à nous faire peur. Faut se la jouer cool! Leur rire au nez, « leur mettre au cul » comme disait Coluche avec un grand sourire: pas de problème y a le VPN on attendait que ça pour s’en servir!
Et puis un peu de censure va mettre un peu de piment dans nos vies, un peu de plaisir à obtenir quoi que soit, tout est devenu si fadasse ces derniers temps, au point de se rendre compte que même la « culture » (celle du XXe) on s’en branle! ça fait plus bander qui que ce soit! On se rend compte que tous ces soient disant artistes +/- engagés étaient surtout engagés avec leur contrat d’avance sur recette! Y en a encore ici qui écoute U2 ici?
Sinon franchement vous êtes trop pressés les gars! Internet est trop jeune et change trop vite pour savoir quoi que ce soit du futur de la toile.
07 novembre 2009 à 20:29
Les VPN sont une solution au filtrage, mais pas à la censure opérée sur les contenus utilisateurs, purement et simplement retirés de la toile sur simple demande non justifiée d’un ayant droit, ce n’est malheureusement pas la panacée.
07 novembre 2009 à 23:39
Bonjour,
Je n’aime pas le terme de « censure » dans votre dernier commentaire. D’abord il est impropre (une censure est opérée par une autorité supérieure, par rapport à la qualité du contenu, et pas à la demande de tiers – les ayants-droits – en fonction des liens spécifiques que ceux-ci ont avec ledit contenu).
Ensuite de ça, il a une connotation très négative : on croirait presque lire que pirater est un devoir absolu de citoyen. Je sais que cela ne poserait pas de problème à certains, mais je serai plus mesuré : pour moi parler de censure sans distinguer le pirate qui met sans vergogne toute sa cdthèque en ligne, du touriste qui met une photo de la tour Eiffel sur son blog perso, est un point de vue très partiel (et partial).
Donc pas d’amalgame SVP, pour moi un lapsus pareil dans un bête commentaire décrédibilise le reste du discours. Et surtout pas de morale… il y a autant de morales que d’individus, par contre la loi est la même pour tous (en théorie… c’est déjà pas mal).
Voilà.
07 novembre 2009 à 23:43
La censure est opéré par une autorité quelle qu’elle soit, je ne voit pas en quoi ce terme est impropre ici.
Le ‘piratage’, tel que ce mot est utilisé habituellement, consiste à télécharger une oeuvre copyrithée, pas à mettre en ligne un contenu comme un lip sync ou, dans mon exemple, une photo d’un individu posant devant la tour Eiffel, qui seraient passibles de censure car violant un droit d’auteur.
Pas d’amalgame SVP ;-)
Si vous pensez que la distinction se fera de la sorte, think again, déjà qu’aujourd’hui cela ne se passe pas comme cela, on peut etre sûr que demain, le copyright servira bel et bien à la censure.
http://www.eff.org/takedowns
08 novembre 2009 à 12:32
L’anonymat en ligne intéresse de plus en plus d’internautes, selon une étude [Numera] http://www.numerama.com/magazine/14430-l-anonymat-en-ligne-interesse-de-plus-en-plus-d-internautes-selon-une-etude.html
08 novembre 2009 à 14:25
Et une boîte qui fait fermer un site donnant accès à des docs internes confidentiels, c’est de la censure attentant à la liberté d’expression ? Un chanteur qui constate qu’un abruti s’est approprié une de ses oeuvres en mettant simplement son nom ? Et un individu (même quelconque) calomnié nominativement sur un forum ?
N’y voyez pas d’agressivité, j’essaye de ne pas être manichéen, en envisageant des cas limites. En plus ce sont 3 cas où une longue procédure entraînerait un manque à gagner important pour les méchants ayants-droits ;-)
NB : pour « pirate » j’avais plutôt en tête celui qui met à disposition, mais vous vous y connaissez mieux que moi. Quel est le bon terme alors ?
08 novembre 2009 à 14:42
@Thomas
et ça http://www.eff.org/takedowns c’est quoi ?
08 novembre 2009 à 15:41
C’est l’extrême inverse… Je ne sais pas comment on peut concilier les deux (protection de la propriété intellectuelle et du fair use) avec un même règlement. Si c’est possible tant mieux !! Mon sentiment c’est que pour chez nous au moins, c’est le juge et la jurisprudence qui trancheront, si possible avec sagesse (la sagesse et l’indépendance, c’est un autre débat).
Perso je n’arrive pas à relier le débat abstrait aux situations concrètes qu’il sous-entend : entre la compétitivité des boîtes et la liberté d’expression au sens noble, je préfère privilégier la seconde. Par contre au jour le jour, je préfère que la loi protège une PME qui pour survivre doit garder ses recherches en cours secrètes, plutôt que la reprise de chanson d’un ado quelconque sur youtube (tant qu’il n’y a pas de poursuites et qu’on se contente de retirer la vidéo évidemment).
Que vous inspirent mes exemples au fait, même s’ils sont caricaturaux ?
08 novembre 2009 à 15:50
Une boite ne sera jamais protégée par ce type de loi. Si vous parlez de stopper un bad buzz, #jeansarkozy et #lamauvaisevie ont prouvé que c’était impossible, Kriptonite, la première société victime d’un bad buzz aussi, tout comme Nokia.
Si vous parlez de secret industriels, ils n’ont nullement besoin d’être publiés publiquement, il suffit de les envoyer aux bonnes personnes pour nuir.
Enfin, l’alliance du libéralisme et de la liberté d’expression est loin d’être une évidence, j’en conviens, et vu de France, cela parait curieux de voir dans le camps des défenseurs de la net neutrality des ultra libéraux et des partisant de la liberté d’expression, mais dans la plupart des cultures politiques, ils ne sont pas en opposition, et dans le cas qui nous interesse, ils sont parfaitement en accord (encore une fois, l’exemple du parti pirate, dirigé par des ultra libéraux).
Enfin, l’alternative que vous proposez (secret industriel vs. gamin qui déconne) est biaisée, il ne s’agit pas d’un gamin qui déconne, mais bel et bien d’une forme de culture, qui devrait être protégée par le Fair Use, culture à laquelle participe des centaines de millions de personnes, contrairement au XXe sicècle où seuls quelques uns avaient les moyens et le droit d’y inscrire quelque chose.
Pour conclure, à savoir comment on peut protéger la liberté d’expression et le droit d’auteur, il faut impérativement réformer l’un ou l’autre, c’est aussi bête que cela. Reste à savoir quelle société l’on veut construire demain.
(et sinon, relisez Hadopi, la justice est encore zappé, contrairement à ce que vous semblez croire, ceci dit, l’Europe risque de mettre Hadopi à la poubelle)
08 novembre 2009 à 18:57
Sûr qu’avec un tel article, NKM ne vous a crédités d’aucun point pour le classement du meilleur blog.
A voir sur le long terme, si cela est vrai d’ailleurs. Pour un premier article lu chez vous, ça semble « honnête » comme décision ;-)
Pour l’image parodiée de 1984, histoire d’aller un peu plus loin…
http://www.cpolitic.com/cblog/wp-content/uploads/2009/06/1984_sarkozy_2009.jpg
08 novembre 2009 à 19:07
Détrompez-vous, on avait déjà ce ton et ces positions avant qu’elle ne nous nomme meilleur blog de l’année ;-)
10 décembre 2009 à 8:22
Petite réflexion, au passage, concernant la présence de GOOGLE et cie dans le lot des condamneurs : n’est-ce pas eux qui publient des photos de votre habitation en ligne sans aucun accord ? N’est ce pas eux aussi qui reprennent des extraits de vos publications en ligne, toujours sans vous demander votre accord ? Et si on cherchait bien une troisième « atteinte » au droit, telle qu’ils l’entendent, pour réclamer la coupure du jus, chez GOOGLE ? Ce serait marrant, non ?
10 décembre 2009 à 8:30
Pour les photos de Google, oui, pour vos texte, un petit bout de code très simple vous permet de lui interdire cela, c’est très simple à faire, je vous encourage a l’ajouter afin de disparaitre de Google.
Qu’est ce que Google vient faire là dedans ceci dit ? Quel rapport avec ce billet ?
10 décembre 2009 à 8:56
ehhhh, il font bien parti des 42 décideurs de cette nouvelle saleté, non ? Je relevais juste le fait que ces lois qu’ils décident ne s’appliquent qu’à nous, et pas à eux… Quand aux bots destinés à empêcher le référencement, je connais… mais ce que fait GOOGLE n’est pas vraiment en adéquation avec ce qui sort de leurs arrangements ! Et une application stricte et totale de ce texte, imposée à tous, eux y compris, compromettrait fortement tout développement d’internet, si ça ne le tue pas…
10 décembre 2009 à 18:54
Pas faux, pas faux… ceci dit, j’ai bien plus peur des Etats que de Google (ce qui n’est pas partagé par tout le monde, je m’en rends bien compte)