http://www.dailymotion.com/videoxf8vm6
Petits commentaires sur le déroulé de cette émission…
Pour la SCPP, je dis n’importe quoi
Reprenons les différentes affirmations sur lesquelles Marc Guez semble avoir quelque chose à redire…
«le chiffre d’affaire l’industrie de la duplication de CD est en chute libre, c’est incontestable, mais oui, le chiffre d’affaire du spectacle vivant est en explosion, ce qui fait que l’un dans l’autre, le chiffre d’affaire de ‘la musique’ en général est en progression constante et légère depuis dix ans»
Source : Times
«il n’y a pas vraiment de dégats sur la musique en général ni sur les artistes»
Autre source : Le Nouvel Obs
«…c’est confirmé par des études qui sortent ausi bien de Paritech-Télécom en France que de Harvard aux Etats Unis, il n’y a pas une seule étude scientifique reconnue par des pairs qui ait démontré qu’il y ait des dégâts [provoqué par le piratage] sur l’industrie de la musique en général»
«par contre, pour le CD, c’est une catastrophe, mais pour les industriels qui font des concerts – comme LiveNation – c’est l’euphorie»
«les artistes n’ont pas soutenu la loi, je vous le confirme»
«pétition bidonnée»
«53 artistes, tout le monde pourra vérifier»
Là dessus, mea culpa, je me suis trompé, il ne s’agit pas de 53 artistes français mais de 30. Désolé, Mr Guez, autant pour moi vous aviez raison quand vous m’accusiez de ‘dire n’importe quoi’. Vous marquez un point. Ou pas.
Source : Numérama
Les révélations de la SCPP
Du coté de Marc Guez, voyons maintenant les affirmations et les révélations auxquelles nous avons eu droit :
«il n’y a pas de commerce avec la piraterie»
Il est difficile d’imaginer qu’à la SCPP, personne ne soit au courant de cela. La question, dès lors, consiste à se demander pourquoi la SCPP affiche un tel mensonge ? Est-ce pour sortir la carte des vilains pirates profiteurs dans un second temps pour justifier l’artillerie lourde du Deep Packet Inspection ? Est-ce par ce qu’il existerait des liens cachés entre les sites de Direct Download et les ayants droits ? L’avenir nous le dira.
«les autres formes de piraterie représentent 20%, le P2P 80%»
C’est d’autant plus faux qu’il n’existe à ce jour aucun moyen de comptage des téléchargements effectués avec, par exemple, le direct download, pour ne citer que cette méthode alternative au P2P pour ‘pirater’.
Quelques chiffres permettent cependant de subodorer que l’affirmation de Marc Guez est un mensonge inventé de toutes pièces, comme par exemple la mesure de ‘popularité des mots clés ‘bittorent’, vs. ‘megaupload’ dans Google Trends, qui montrent clairement qu’à l’heure actuelle, cette méthode alternative au P2P est des plus populaires. De là à affirmer que le trafic de fichiers copyrightés utilisant cette méthode représente tout de même plus que 20% du trafic, il y a un pas que notre rigueur scientifique nous empêche de franchir, mais on peut affirmer sans problème que sur ce point, la SCPP a menti.
Et si on regarde cette tendance sur le territoire français, curieusement, la tendance Megaupload est nettement plus accentuée, et sa croissance est en tout lié à l’arrivée progressive de Hadopi dans les média alternatifs (corrélation n’est pas raison, je sais, mais avouez que c’est troublant).
«Le deep packet inspection est une technologie qui sert déjà, que les FAI français utilisent pour gérer leur trafic»
A ce jour, seul Free a formellement démenti cette affirmation et nie farouchement avoir installé cette technologie sur son réseau, technologie qui, rappelons le, peut aussi bien servir à intercepter des informations (fichier copyrighté ou quoi que ce soit d’autre), à ficher des individus (c’est pour cela qu’elle a été inventé au départ, afin de faire du ciblage publicitaire), à surveiller globalement la population, à censurer certaines information, à en ralentir d’autres afin de rendre leur accès difficile, etc, etc.
Bien sûr, la Hadopi, qui sera en charge de les évaluer avant leur officialisation (à en croire Marc Guez, c’est officieusement déjà en place), n’a pas autorité pour surveiller les usages et les éventuelles dérives qui pourraient arriver dans l’utilisation par les autorité de cette technologie.
Vous ne rêvez pas, face à une technologie aussi dangereuse pour la démocratie, aujourd’hui largement en usage en Chine, il n’existe en France aucun encadrement législatif. Tout est permis, et le législateur a laissé faire sans broncher.
On peut déduire, sous réserve d’un démenti officiel, que les autres FAI français on déjà posé de tels systèmes de surveillance et d’écoute sur leurs réseaux, en toute illégalité (bien que, je ne soit pas certain que cela soit véritablement illégal, c’est à creuser).
A vrai dire, dans le milieu des hackers, cela fait déjà un bout de temps que pèsent ces soupçons. Marc Guez ne fait que confirmer ce que tous pressentaient déjà.
Bonus-track
la future campagne de l’internet filtré en exclu ! Les plus grand cerveaux de la com’ (Ségéla ?) se creusent la tête en ce moment pour trouver la façon de vendre aux français le fait d’être surveillés et censurés sur internet. Pas facile.
Il est de notre devoir de citoyens, soucieux d’optimiser les dépenses de l’Etat, de leur donner un coup de main. Nous y reviendrons en détail.
17 octobre 2010 à 22:44
Comme je le disais sur Twitter, je suis évidemment d’accord avec ce qu’à dit Fabrice. MAIS : j’ai le regret de constater que le modèle des labels est tellement vieux qu’il est connu et compris de tous, et donc qu’il est plus difficile d’expliquer notre « nouvelle » philosophie, aussi honnête et correcte soit-elle. Son honnêteté apparente et affichée en fait justement un défaut, car trop de gens pensent qu’il y a anguille sous roche.
Pour autant, je ne doute pas qu’à l’heure d’internet, ce ne sont pas les usages qui changeront (sauf si une offre légale et financièrement intéressante vient à poindre, ce dont je doute à court terme), et que les labels péricliteront rapidement. Il « suffit » donc d’attendre que vienne leur heure, en continuant à expliquer autour de nous le principe de base : c’est aux artistes que doivent revenir les revenus de leur création (par exemple avec les concerts), pas à ceux qui prétendent les aider en ne faisant pas grand chose de plus que de les exploiter.
17 octobre 2010 à 22:56
La SCPP devrait se mettre à la page si j’achète mon mp3 sur une plateforme i**** ou XYZ pourquoi j’achèterai un CD à 20€ qd en format MP3 à peu près bien compressé il me coute QUE 9€ en ligne. Ils ont toujours pas compris ?
17 octobre 2010 à 23:02
Si j’en juge par les spécifications des logiciels « de sécurisation » qui seront labellisés par la HADOPI, l’intention de mettre en place un filtrage généralisé est évidente.
J’ai analysé le document, vous trouverez ici un article sous licence Creative Commons:
http://www.monoeil.info/journal/taxonomy/term/57
17 octobre 2010 à 23:18
Je crois que ce qui est le plus révélateur dans ce reportage, c’est le blanc de quelques secondes après que Fabrice (et bravo à vous !) lui ai expliqué comment il vit de son travail ! C’est simple, clair, et tout le monde comprend que l’industrie musicale est basée sur un business model d’une autre ère dans cette affaire…
Maintenant, motivez vous, créez un document (vidéo ?) qui explique très simplement et point par point tous les mensonges sur cette loi et les industries associées, avec preuves scientifiques à l’appui (et les liens pour les consulter, histoire que personne n’y trouve rien à redire), et diffusez-le au plus grand monde. La Hadopi se sert de tous les médias il n’y a pas de raison que vous ne puissiez pas en faire autant…et je pense que beaucoup d’internautes sont prêt à faire suivre le message, par tous les moyens de communication existants !!
17 octobre 2010 à 23:25
Alors comme ça, dans dix ans il n’ y aura plus de films à cause d’ internet ? :DDDD
Pour info, ce qui finance le cinéma, c’ est nos impôts. Si un jour les impôts disparaissaient (ce qui serait étonnant :d ), là on pourra dire que le cinéma disparaitra. Mais je pense pas que ce soit pour demain. ^^
18 octobre 2010 à 0:25
Il faut aussi penser que certaines personnes se servent sur internet, télécharge du contenu qu’ils n’auraient jamais acheté. Donc aucun manque à gagner de la part des industriels. C’est un manque d’accès à la culture (culture volé soit) pour une majorité qui n’y aurai pas eu accès, faute d’argent, sans internet.
18 octobre 2010 à 0:29
Fabrice Epelboin mon nouveau héro !
je lisais déjà RWWF et appréciais l’immense qualité du travail fourni … mais là qu’est-ce que c’est agréable d’entre quelqu’un s’exprimer posément, avec justesse, et sans chercher la polémique à outrance (ce qui a mes yeux décrédibilise la grande majorité des débatteurs actuels en France
18 octobre 2010 à 0:30
coté source ça va, coté français moins : « les artiste » (pluriel), « autan pour moi » (« autant » ou « au temps », mais avec un t), « des téléchargement » (pluriel), « de toutes pieces » (accent), « de là a » (« à »), « territoire Français » (majuscule), « à en raletir » (ralentir).
18 octobre 2010 à 1:06
Merci :-)

18 octobre 2010 à 1:32
C’est le premier concert de RRW auquel j’assiste
Belle prestation :)
Vivement le prochain spectacle !
18 octobre 2010 à 3:28
J’ai twitte une phrase prise a la volee: « … ce sont des technologies utilise par le grand banditisme, mais dieu merci elles sont accessible … »
Avec toute l’ironie qu’elle contient, cette phrase m’a beaucoup plu.
En revanche, n’est ce pas dangeureux d’utiliser de telle formulation? Un public non-averti pourrai prendre cela comme un appel au banditisme et a la delinquance? Par faute de temps, cette emission n’a pas laisse le temps a une reelle presentation des derives et risques (standardisation de la cryptologie…)
En tout cas bravo pour votre calme, votre methode, et cette vivacite de repartie (ce qui n’a rien a voir avec le reste du contenu de l’emission, beaucoup plus « debat traditionnel franchouillard »)
18 octobre 2010 à 7:37
Vraiment excellent Fabrice ! Merci !
18 octobre 2010 à 7:45
Abonnement VPN … 5€
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Faire de la peine à Frank Reister … Priceless
Pour le reste, il y a Hadopi ;-)
18 octobre 2010 à 8:54
J’ai adoré le moment où Fabrice lui dit que comme les artistes, il vit de ses concerts. J’ai trouvé celui-ci un peu trop court. Ça ressemblait plus à une première partie. Mais bon… Ce n’est pas la taille qui compte !
18 octobre 2010 à 8:57
moi, j’ai beaucoup apprécié l’apparition d’un nouveau mot pour designer l’ex industrie du disque : « l’industrie de la duplication de CD »
C’est sobre, c’est clair.
C’est moins rigolo que les moines copistes de DVD de Benjamin Bayart, mais sémantiquement, ça en dit plus !
Ces gens là ne vendent pas de la musique, ils vendent des galettes en plastique avec de la musique marqué dessus.
Merci pour cette intervention, et merci à Bluetouff de nous l’avoir signalé !
18 octobre 2010 à 10:03
« Oui, j’ai bien vu vos pétitions, elles étaient complètement pipeautées… Dans la dernière, il y avait trois artistes morts »
J’ai bien aimé l’intonation avec laquelle ce fut dit, qui sous-entendait assez fort un « oh, mais on a l’habitude, c’est pas comme si ce genre de pratiques était nouveau de votre part » :)
18 octobre 2010 à 10:53
Félicitation Fabrice!! Que de bonnes interventions.
Ton analyse sur la notion de spectacle/concert est vraiment très bonne. Existe-t-il des chiffres sur l’évolution du marché des concerts de musique en France ? Existe-t-il des informations sur les répartitions des revenus générés par les concerts. Entre les artistes, le producteur, … Est-ce que les artistes gagnent + en faisant des concerts ? Est-que les maisons de disques gagnent moins ?
J’ai l’impression qu’il est difficile d’avoir des réponses à ces questions. Est-ce parce que cela dérange ? Car, comme tu l’indiques, l’industrie de la musique en générale se porte plutôt bien??
En tout cas, de mon côté, je partage à 100% ton analyse. Je n’achète plus de CD mais en revanche je me fais entre 2 et 3 concerts / mois. Soit un budget de plus de 100€… Sans compter mon abonnement chez mon fournisseur de newsgroups et de VPN. D’ailleurs, à ce sujet, as-tu vu ce CP, sur l’évolution des VPN? Voici le lien: http://www.capital.fr/bourse/communiques/le-marche-des-vpn-en-france-booste-par-hadopi-534781
Il reflète, ton analyse sur le fait qu’il existe plein d’acteurs qui se font de l’argent que le business de l’HADOPI.
Enfin, pour finir, j’aimerai connaitre les dates de ta future tournée :-)
En tout cas, bravo!
18 octobre 2010 à 11:44
Je trouve extrèmement dommage que d’entrée de jeu vous soyez présenté comme un téléchargeur et presque comme un pirate.
La communication gouvernementale a bien fait son travail, et désormais être opposé à Hadopi c’est forcément être un pirate et ne pas penser aux créateurs.
On le voit dans cette phrase « On est dans une drôle de situation : Les internautes vous adorez les artistes,et vous les adorez tellement que parfois vous les pillez », qui fait pour moi cet amalgame en cherchant une fois de plus à faire se contredire « amour des artistes » et « opposition à Hadopi ».
Le fait même que la personne encadrant le débat le fasse démarrer comme ça montre à quel point il va être difficile de faire valoir notre point de vue.
Ce qui est triste avec ce genre de débat, c’est que vous aurez beau exposer des solutions (très belle présentation de votre adaptation au nouveau mode de fonctionnement des médias d’ailleurs, en opposition à une économie de la musique qui peine à évoluer), les personnes en face ne donnent pas l’impression de vouloir essayer de changer.
Même si je suis personnellement assez pessimiste sur la sortie de cette bataille pour un net libre, j’admire votre travail!
18 octobre 2010 à 11:48
Tout à fait d’accord ! ! !
Fabstone vous donne le droit de télécharger sa musique gratuitement :
Ecoutez le titre téléchargez-moi sur http://www.myspace.com/fabstone33
On ne vous enverra pas de mail, nous ! ! !
18 octobre 2010 à 11:52
@Fabrice: <3
18 octobre 2010 à 13:33
Juste pour réagir à la google trend utilisée:
Une trend un peu plus interessante à regarder:
http://www.google.com/trends?q=torrent,bittorrent,rapidshare,megaupload
Et pour ceux qui verraient dans le terme « torrent » l’amalgame avec le cours d’eau:
- faites une recherche sur « torrent », juste pour voir.
- regardez la google trend sur les 30 derniers jours/la dernière année. Les pics de recherche se retrouvent sur toutes les courbes, sauf qu’ils sont 2 fois plus prononcés sur le terme « torrent »
18 octobre 2010 à 15:04
Franchement ?
Bravo Fabrice !
18 octobre 2010 à 22:09
Bravo pour votre calme, votre écoute, la maîtrise de vos arguments solides auxquels vous croyez et êtes attaché, d’où votre « force tranquille ». Continuez, s’il vous plaît ! :)
J’ai moi aussi apprécié le passage au cours duquel vous expliquez que vous laissez un accès libre sous Creative Commons aux fruits de votre travail et vivez grâce aux concerts, même si le non-initié n’aura pas nécessairement compris que ces concerts ne sont pas nécessairement de nature musicale (mais l’on manque souvent de temps lorsque l’on passe à la télé…). Expliquer que, pour vivre, vous avez adapté à l’état des techniques du XXIe siècle votre « modèle d’affaires » personnel est remarquable, et c’est comme cela qu’il faut présenter les choses. Tout simplement parce que c’est ainsi depuis au moins deux siècles dans nos sociétés libérales modernes, obligées de s’adapter en permanence aux fruits formidables de l’imagination humaine à la source du progrès technique et de l’amélioration de nos conditions de vie matérielle (et donc culturelle). Et vous savez bien mieux que moi que le droit d’auteur ou le copyright impose par la loi l’impossibilité de copie et de diffusion que permet précisément (et depuis des décennies maintenant) l’état des techniques. Et qu’il reste à montrer que la création musicale, audiovisuelle, cinématographique, littéraire, etc. serait menacée de disparition en cas de disparition d’un cadre légal de propriété littéraire et artistique (comme l’a plusieurs fois rappelé l’économiste Ruth Towse, les économistes empiriques ne disposent pas d’éléments empiriques solides confortant l’hypothèse que l’ »offre » de contenus culturels a pour déterminant essentiel l’existence légale d’un droit d’auteur ou d’un copyright).
Ce passage m’a aussi fait penser au fameux article du New York Times du 9 juin 2002 sur David Bowie (http://www.nytimes.com/2002/06/09/arts/david-bowie-21st-century-entrepreneur.html) à l’origine de la « Bowie Theory » proposée par l’économiste Alan B. Krueger. Allez, je ne résiste pas à citer la star : « I don’t even know why I would want to be on a [record] label in a few years, because I don’t think it’s going to work by labels and by distribution systems in the same way, »… »The absolute transformation of everything that we ever thought about music will take place within 10 years, and nothing is going to be able to stop it. I see absolutely no point in pretending that it’s not going to happen. I’m fully confident that copyright, for instance, will no longer exist in 10 years, and authorship and intellectual property is in for such a bashing. » « Music itself is going to become like running water or electricity, »… »So it’s like, just take advantage of these last few years because none of this is ever going to happen again. You’d better be prepared for doing a lot of touring because that’s really the only unique situation that’s going to be left. It’s terribly exciting. But on the other hand it doesn’t matter if you think it’s exciting or not; it’s what’s going to happen. »
19 octobre 2010 à 0:37
MICHAEL a dit : « Abonnement VPN … 5€
Abonnement Megaupload … 7€
Faire de la peine à Frank Reister … Priceless
Pour le reste, il y a Hadopi ;-) » -> RETWEETED !
Très belle intervention, continue comme ça, cela fait plusieurs mois que ce blog est dans mes flux rss, et il est d’une qualité irréprochable (je parle du contenu bien sur)
19 octobre 2010 à 8:58
En parallèle voici un trend représentatif je pense…
http://www.google.fr/trends?q=hadopi%2Cmegaupload%2Cpirate+bay&ctab=0&geo=fr&geor=all&date=all&sort=0
A noter l’infléchissement très net de la courbe megaupload des que les premiers HAdopi arrivent ….
19 octobre 2010 à 11:22
Bonjour,
Je viens de voire ce petit débat (et de trouver votre site) grâce à notre ami Korben.
Je tiens à vous féliciter pour votre intervention, j’ai beaucoup apprécié le passage ou vous expliquez le « pillage » autoriser de votre travail (le commentaire de Yann plus haut décrit très bien tout cela).
J’espère que de tel débats seront plus présents, notamment aux heures de grandes audiences et sur les chaines principales … Avec plus de temps pour étoffer les arguments.
19 octobre 2010 à 12:27
je suis navré de constater qu’on ose traiter un tel sujet en si peu de temps… Cela mis à part ,rès bonne interventions et surtout très justes ! cependant j’ai beau consulter régulièrement quelques blogs je n’ai pas bien compris la notion de concert vous concernant… honte à moi…
19 octobre 2010 à 12:57
Bravo, la prestation est de grande classe, claire et explicite, et si elle est parfois un peu passivesur quelques propos des « dinosaures » … on ne peut pas corriger chaque annerie non plus, sinon ca n’est plus une discussion.
On aimerait en tout cas qu’il y ait quelques députés de ce niveau technique …
19 octobre 2010 à 13:20
Bonjour Fabrice,
Chapeau bas pour le débat.
Source pour les stats des listes truquées :
* http://laquadrature.net/wiki/Liste_IFPI#What_we_found_out
* http://laquadrature.net/wiki/Liste_Eurocin%C3%A9ma#What_we_found_out (une analyse plus détaillée est en cours pour cette liste)
19 octobre 2010 à 14:31
Et moi qui espérais que les inquiétudes sur la Deep Packet Inspection étaient peut-être exagérées, je constate que Fabrice a réussi à faire dévoiler leurs intentions à l’industrie des duplicateurs de CD…
Dommage que le débat ne soit pas encore d’une clarté suffisante pour permettre à mes grands-parents de partager le dégoût que ces projets d’ hypersurveillance (pardon, de protection) de l’Internet m’inspire.
19 octobre 2010 à 15:14
Bonjour, tout d’abord bravo pour votre pertinence et votre sang froid sur le plateau télé, cela vous a apporté beaucoup de crédibilité et d’impact selon moi.
Permettez-moi seulement d’émettre des réserves quant à votre comparatif Google Trend.
En effet beaucoup plus d’internautes utilisent le mot torrent à la place de bittorrent pour leurs recherches.
Ce comparatif me semble donc beaucoup plus pertinent :
http://www.google.com/trends?q=torrent%2C+megaupload&ctab=0&geo=fr&date=ytd
On y voit que MegaUpload passe au dessus des torrents en termes de recherche à partir d’avril 2010 et est en constante hausse depuis tandis que les torrents accusent une faible baisse.
Les alentours d’Avril 2010 correspondent à peu près à l’accélération de la com et de la presse sur Hadopi (c’est ce que j’ai ressenti tout du moins)
Ces chiffres reflètent plus particulièrement l’usage de l’internaute lambda et pas l’internaute expert en téléchargement qui a d’autres sources que Google pour télécharger du contenu.
Cela montre donc que l’Hadopi a bien fait son travail d’éducation envers les citoyens Français… Mais pas forcément avec le bon résultat.
De là a dire que l’Hadopi à creuser sa tombe, il n’y a qu’un pas.
ps: Il faudrait ajouté les recherches des autres sites de DDL pour avoir des chiffres plus exacts mais ici c’est plus la tendance de la courbe qui importe.
pps: La corrélation des 2 courbes avec la conjoncture française nous permet aussi d’admettre que le nombre de français intéressés par les cours d’eau torrentiels est négligeable par rapport à à ceux intéressés par le P2P ;).
19 octobre 2010 à 18:56
Félicitations pour votre intervention de grande qualité.
En évitant de hausser le ton, vous obligez l’autre interlocuteur à en faire autant, et on a assisté pour une fois à un débat pas trop sauvage sur une grande chaîne de télévision.
Vivement le prochain concert.
19 octobre 2010 à 23:18
Merci Fabrice !
20 octobre 2010 à 6:32
Mr Fabrice, vous semblez oublier de parler de la SACEM et de son monopole tueur de petits artistes. Je ne me lancerais pas sur une explication, google peut s’en charger bien mieux que moi.
Mais quand on voit des CD à 20€, des places de concerts à des prix tout aussi exorbitants (bien que ça ne semble pas trop rebuter, hélas), on n’a quand meme moins besoin de se poser la question.
J’achète, comme de nombreux pirates (j’adore ce mot! Presque aussi bien choisi que les « guerillas urbaines » qu’on nous sert ces temps-ci), beaucoup de CD**. Mais au prix où ils sont, la plupart sont d’occas’* (au moins 90% de mes achats). Evidemment, je télécharge souvent avant histoire de savoir ce qui va m’attendre. C’est d’ailleur ce que beaucoup de monde fait, et le marché du CD d’occas’ augmente quand meme pas mal. Meme si les disquaires sont une espèce (une belle espèce) en voie de disparition, on pourra quand meme trouver de l’occas’ sur internet (alors que des Dodo, on n’en trouve plus).
A ce niveau-là, ne devrait-on pas mettre en prison les personnes qui achète d’occasion? C’est la mort de la SACEM ça aussi, et bien plus que le téléchargement. Les voyous qui achètent d’occasion achetait souvent du neuf avant, contrairement à la plupart des personnes qui se contentent de remplir en ènième disque dur de musique et qui n’aurait de toute manière pratiquement jamais acheté de CD si ils n’avaient pas l’opportunité que donne internet.
Comment faisait les non-acheteurs de CD ou de place de cinéma avant? Ils écoutaient la radio (enregistrait quelques morceaux sur cassette au passege) ou regardaient la télé (enregistraient quelques films sur cassette au passage).
*Dans le marché de l’occas’, on trouve des CD comme neuf entre 2 et 10€. Pensez-y!
**Mais de toute façon, je n’écoute pas de Calogero, je suis donc malgrés tout un ennemi de la SACEM. Plus vous etes un artiste pas connu, plus vous payez cher vos droits à la SACEM qui aidera les artistes rentables. A ceux qui disent que la SACEM est une entreprise garantissant les droits des artistes, je répond qu’elle ne garanti que le salaires des plus connnus. Et je vous rappelle que les plus connus c’est des saloperies au niveau musical de Tokyo Hotel.
20 octobre 2010 à 9:55
Bonjour, je suis complètement d’accord pour votre intervention sur l’industrie de la musique et plus particulièrement sur celle des grands labels qui ont pour moi, trop enlevés à la musique.
Cependant sans être Hadopiste, je me pose la question quant aux films. Comme vous l’expliquiez il est possible de trouver une alternative aux cd en allant aux concerts( pauvres chanteurs sans voix qui vont se retrouver bien seuls devant leurs boîtes à musique), mais, pour les films il reste peu de solutions. Même si pour moi, peu de films valent 7 euros au ciné ou 20 euros en dvd, je ne sais pas si cette industrie peut s’en tirer. L’arrivée de la 3D est censée rajouter des entrées mais ce sera sur du court terme et pour des films avec un budget colossal. Et les films à petits budget, je sais pas s’ils y trouvent leurs comptes au milieu de tout ça. C’est simplement une question. Peut être que les petits films s’en sortent et c’est très bien mais j’en doute vraiment.
20 octobre 2010 à 15:31
Simple et efficace, merci Monsieur Epelboin.
20 octobre 2010 à 17:34
Mille bravo pour ce débat (trop court) calme, posé, instructif et très bien argumenté. En espérant que mes enfants, quand ils seront en âge, connaîtront le « même » Internet que moi.
21 octobre 2010 à 0:00
La prochaine fois, n’oubliez pas de faire réference à la liberté de circulation de l’argent liquide face aux contraintes que nombre de personnes cherchent à poser pour la circulation de l’information.
Exigeons la DPI sur le billet de 500 et 200 euros et les comptes et les
circuits financiers obscurs.
Comme le monde est étonnant, il y a beaucoup plus de paquets IP qui circulent par rapport aux billets, mais se sont les paquets IP que l’on veut osculter ?
Il n’y a pas comme un aveu par là ?
21 octobre 2010 à 11:15
Chers internautes,
En tant que professionel de la musique (finance dans un label), je voudrais apporter mon point de vue.
Il est évoqué l’obsolescence du business model de l’industrie phonographique. Rappellons que le commerce des contenus artistiques (films, musique…)et l’industrie phonographique fut un des pionniers dans l’utilisation des nouvelles technologies et d’internet. Deezer (anciennement blog musik) était à peine légalisé que plusieurs dizaines de labels signaient des protocoles d’accord « expérimentaux ». Quelle industrie peut démontrer une telle réactivité?
Ensuite, « si le piratage continue, il n’y aura plus de musique », c’est un peu simpliste certes, mais sachez une chose, un label touche environ 0.01 ct par stream, un disque coute minimum 30 000 e a produire hors couts marketing. Les disques qui vendent encore sont des super prod des majors de type lady gaga boosté a grans coup de market et de pub.
21 octobre 2010 à 11:20
Exo de math
Un label touche 0.01 ct par stream, l’artiste 10% de cette somme. un artiste en devellopement peine à totaliser 100 000 écoute en un an, un disque coute 30 000 e min a produire hors cout marketing.
Combien faudrait-il de stream pour que l’artiste puisse manger et le label payer ses salariés (mal payés croyait moi^^)?
Quels disques se vendent encore?: les super prod a la lady gaga.
Un bel avenir pour la musique indépendante…
Ne vous plaignez pas d’avoir que des daubes pop et standardisées-tube-radio à l’américaine…
21 octobre 2010 à 11:27
@Max
Je vous renvois aux premiers liens et graphiques de ce billet, pour ce qui est des artistes, dans l’ensemble, leurs revenus n’ont pas été affectés par le ‘piratage’ ces dix dernières années. Maintenant, dans le détail, c’est différent.
Un artiste du genre ‘indé’ qui vit de petits concerts en série, vivra beaucoup mieux aujourd’hui que dans les années 80 (en moyenne), un artiste qui vit de ‘hits’ markétés, lui, gagnera beaucoup moins. Si la moyenne reste stable, la répartition des revenus entre artiste a clairement évolué et favorise les petits et ceux qui axent la musique sur le spectacle vivant. Ca affecte le type de musique produite (et forcément créée), il n’y a pas de doute, tout comme l’apparition du disque a eu un impact sur la production musicale et le type de musique produite.
21 octobre 2010 à 12:49
La démonstration est incomplète : personne n’ignore plus que le vrai problème du téléchargement illégal n’est pas la musique (je souscris pleinement à votre analyse sur la prépondérance du spectacle vivant), mais bien le cinéma, que curieusement vous éludez totalement.
21 octobre 2010 à 17:16
@seb
et pour cause : jamais l’économie du cinéma ne s’est aussi bien portée…
En fait, le financement du ciné repose sur l’économie de la TV, et c’est celle-ci qui va déguster avec, entre autre, AppleTV et GoogleTV, la fin des chaines de flux, etc. Moralité, en 10 minutes, sur un plateau dédié à la musique, face à un interlocuteur entièrement dédié musique, c’est impossible à placer… La com’ télévisuelle a ses codes, ce n’est pas l’endroit où avoir des débats de fond, juste des confrontation comme celle-ci. Pour faire des sujets de fond en mode TV, on a Techtoc.tv, là, on maitrise la durée, le lieu, les sujets, l’animation… On fait ce que l’on veut :-)
21 octobre 2010 à 17:48
Vous épinglez le discours « politique » de Mitterrand qui dénonce « l’utopie libertarienne » contre laquelle Hadopi entre en campagne, d’après lui. Est-ce donc pour l’approuver ?
Vous semblez en tout cas vous tromper sur la cible quand vous indignez que le monopole des fonctions régaliennes n’est pas suffisamment préservé dans Hadopi!
Qu’est ce qu’un gouvernement si ce n’est un groupe d’intérêts contingents? Ou est la garantie morale dans la décision majoritaire gouvernementale? Mais pourquoi au nom du ciel croyez-vous vos intérêts mieux protégés par « une police du roi »- payée exclusivement par le prélèvement des impôts sur le citoyen X, plutôt que par un prestataire occasionnel Y du gouvernement, alors que la loi est mauvaise de toute manière? (Au moins, le prestataire du gouvernement a aussi une réputation commerciale à préserver, en plus de sa responsabilité légale, ce qui n’est pas le cas de la police)
Les libéraux qui vont jusqu’à remettre en cause le bien fondé des « fonctions régaliennes » refusent d’accorder à ces fonctions un avantage comparatif moral sans réalité objective et mesurable à la clé. Cela ne veut pas dire qu’ils méprisent le rôle du gardien des lois.
Pareillement, ils refusent de voir dans l’activité de « copie de contenu intellectuel non licenciée » un rôle macro-économique objectivement néfaste. Cela ne veut pas dire qu’ils valorisent autant le contenu non licencié que celui certifié par l’artiste.
Mais ou est objectivement le vol si le dommage enregistré sur un stock de ressources n’est pas matériel? Quelle est la réalité économique de ce prétendu vol? Comment mesurer la valeur économique réelle d’une oeuvre originale de l’esprit si la demande n’en affaiblit jamais le stock, ou si l’offre de « service » qu’est la diffusion, est limitée par une barrière imaginaire? Ne faut il pas faire avouer au moins à nos politiciens que nous sortons du cadre économique, et que dès lors le terme « vol » est abusif, autant que sa sanction criminelle. (Vendre une voiture en interdisant au conducteur de sortir de la ville, cela sort du cadre des considérations économiques objectives. Le contrevenant à un tel contrat « immatériel » ne peut en tout cas pas être considéré comme « voleur »)
Car c’est dans le non-dit de cette implication de nuisance (vol) ou de « valeur » sociale (« innovation ») que réside le danger pour la liberté individuelle.
Les libéraux défendent toujours la réalité des circonstances qui président à l’échange des idées, et des biens. A ce titre le monopole régalien est aussi peu justifié que le monopole spirituel. Comment en toute logique, défendre l’un ou l’autre ?
21 octobre 2010 à 19:37
Vous épinglez le discours « politique » de Mitterrand qui dénonce « l’utopie libertarienne »
Heu… non, je n’ai pas tapé sur Mitterrand en particulier (plus par manque de temps qu’autre chose, hein)
Mais pourquoi au nom du ciel croyez-vous vos intérêts mieux protégés par « une police du roi »- payée exclusivement par le prélèvement des impôts sur le citoyen X, plutôt que par un prestataire occasionnel Y du gouvernement
Oui mais non, là, la police/TMG n’est pas un prestataire privé du gouvernement, mais un prestataire des lobbys, qui le mettent au service d’une administration censée remplacer la Justice par un script informatique, c’est encore pire, non ?
Les libéraux qui vont jusqu’à remettre en cause le bien fondé des « fonctions régaliennes » refusent d’accorder à ces fonctions un avantage comparatif moral sans réalité objective et mesurable à la clé.
Non, ça ce ne sont pas les libéraux, ce sont les libertariens, ne faites pas le même amalgame que Mitterrand ;-) Notez que l’on peut trouver ces deux ‘philosophies politiques’ chez la même personne, mais il convient tout de même de les différencier…
Pareillement, ils refusent de voir dans l’activité de « copie de contenu intellectuel non licenciée » un rôle macro-économique objectivement néfaste. Cela ne veut pas dire qu’ils valorisent autant le contenu non licencié que celui certifié par l’artiste.
Pas sûr de bien comprendre… Vous parlez de l’économie liée au partage, des creative commons et tout ça ? Si c’est le cas, j’ai le sentiment qu’ils n’en sont même pas
au stade du refus, pour l’instant, ils ne comprennent pas du tout. Le refus viendra par la suite, c’est certain :(
Mais ou est objectivement le vol si le dommage enregistré sur un stock de ressources n’est pas matériel?
Vous prêchez un convaincu :-) Ceci dit, en dehors de faire la blague avec « Ben, je fais des concerts m’sieu Amar », difficile de développer plus que ça dans le format TV imposé…
Comment mesurer la valeur économique réelle d’une oeuvre originale de l’esprit si la demande n’en affaiblit jamais le stock, ou si l’offre de « service » qu’est la diffusion, est limitée par une barrière imaginaire?
On peut mesurer ça. Le terme est nul, mais la « mesure du bonheur national » s’attaque à cela et tend à prouver la valeur créée par « l’économie du partage ». Si vous avez le courage de vous coltiner une grosse étude scientifique sur le sujet, c’est ici: http://rww.zergy.net/2009/01/20/a-la-une/rapport-gouvernement-hollandais-conclu-impact-positif-p2p-economie/
Maintenant, c’est clair que conceptuellement, ça revient à faire entrer le partage dans l’économétrie, si votre position est de nier le capitalisme en lui opposant le partage, ce n’est pas forcément quelque chose que vous considèrerez comme élégant du point de vue dialectique ou politique ;-)
Le contrevenant à un tel contrat « immatériel » ne peut en tout cas pas être considéré comme « voleur »
C’est là tout l’intérêt de cette approche économique ci-dessus, avec cette optique, le contrevenant/partageur/pirate ne vole/soustrait pas de la valeur, il en crée. Magie des chiffres et des équations, mais qui a dit qu’il fallait s’arrêter à Adam Smith et Keynes ou revenir à Marx ?
Car c’est dans le non-dit de cette implication de nuisance (vol) ou de « valeur » sociale (« innovation ») que réside le danger pour la liberté individuelle.
Absolument. On peut remplacer aisément « vol » par « terrorisme », au passage, attendez-vous à de tels glissements sémantiques dans le discours officiel :-(
Les libéraux défendent toujours la réalité des circonstances qui président à l’échange des idées, et des biens. A ce titre le monopole régalien est aussi peu justifié que le monopole spirituel. Comment en toute logique, défendre l’un ou l’autre ?
Là, navré, mais « l’ennemi », s’il est très lié au vilain capitalisme, cela ne fait aucun doute, n’est pas le libéralisme. C’est plutôt le bon vieux capitalisme Etatique et monopolistique à la Française. Quel que soit le problème que vous ayez avec le libéralisme, je ne suis pas du tout convaincu qu’élargir la cible à abattre n’aboutisse pas, au final, soit à rater son tir, soit à diluer sa force.
21 octobre 2010 à 22:29
Si vous voulez voir une émission TV où on prend plus de temps de creuser le sujet de la musique sur internet, celle-ci est sympa et on l’a tourné il y a deux semaines :
Voir la page de l’émission sur Techtoc.tv
22 octobre 2010 à 10:52
Tout d’abord merci pour votre attention et votre réponse très aimable à mon message. Je suis désolé d’avoir voulu y mettre tant d’idées abstraites. Elles ont semé la confusion sur mon point de vue.
Pour que cela soit clair: j’aimerais encore préciser ma réaction, car je crois qu’elle pourrait vous servir comme encouragement, tout en vous félicitant tout d’abord pour votre intervention publique très sympathique face au lobby des distributeurs phono.
Dans votre réponse vous élaborez sur votre analyse économique complétement en accord avec l’évidence: « l’ennemi, cela ne fait aucun doute, n’est pas le libéralisme. C’est plutôt le bon vieux capitalisme Etatique et monopolistique à la Française. » (Personnellement j’aurais remplacé capitalisme pas dirigisme, … mais je vous suis)
Par contre je ne parlais pas vraiment de « l’économie de partage » laquelle ne fonctionne pas différemment de « l’économie capitaliste » d’ailleurs, dans la mesure ou on doit pouvoir définir généralement toute économie comme « l’efficacité d’action pour atteindre son but individuel en société ». Un but collectif est alors par extension, la concordance de plusieurs objectifs individuels.
Je voulais donc dire que « la copie d’une production spirituelle » (ce qu’il faut se refuser à appeler piratage – même en temps qu’artiste) ne nuit pas objectivement à l’atteinte du but individuel humain, et donc ne nuit pas à l’économie véritable. Vous (en citant l’étude) allez plus loin en disant que cette copie peut « aider » l’économie collective. C’est tout à fait possible, mais il suffit que cela ne lui nuise pas, pour que la répression soit en tout cas, un abus de pouvoir démocratique.
L’idée un peu vague de « bonheur national » peut aussi recouvrir le concept économique bien réel d’une satisfaction individuelle élevée dans une juridiction donnée. Il n’y a pas besoin ici d’économétrie pour en vérifier toute la justesse, n’en déplaise aux Marxistes.
Par contre, l’intérêt collectif de la population nationale ne saurait être philosophiquement supérieur à l’intérêt privé, comme le prétendent les politiciens et les lobbies qui se substituent à l’idée de la république trop souvent (quand 30 artistes de la SACEM se substituent au « monde de la création » par exemple !) Ces deux types d’intérêts sont parfaitement équivalents… il ne s’agit jamais de sacrifier l’un pour l’autre – sauf dans la philosophie Marxiste bien sûr.
En tout les cas, bravo encore pour votre courage civique.
Parenthèse 1:
la terminologie utilisée dans mon 1er message: Le libertarisme est historiquement directement issu du libéralisme, et par conséquent il n’y a pas lieu de les différencier particulièrement à moins de faire une étude politique à ce sujet. Libertarisme se réfère d’avantage à un courant politique (américain) par rapport à la « philosophie » du libéralisme dont les fondateurs sont entres autres de grands penseurs français (Say, Turgot, Toqueville, Bastiat…). Cependant, la remise en doute des fonctions régaliennes existe forcément déjà dans la philosophie libérale à commencer par Montesquieu.
Confusion peut-être alors ? j’écrivais qu’on ne peut défendre le MONOPOLE d’Etat régalien ou MONOPOLE de la patente « sur la propriété intellectuelle » , mais vous semblez y lire que je ne supporte pas qu’on les attaque… !
Parenthèse 2:
L’étude hollandaise susmentionnée semble bien conforter une autre étude récente (UK?) dont j’ai perdu la source en ce moment mais qui est mentionnée ici : http://www.edmontonjournal.com/entertainment/Musicians+benefit+digital/3684617/story.html, dans laquelle il ressortait que les auteurs de téléchargements étaient aussi les plus grands acheteurs de musique légale.
22 octobre 2010 à 19:08
Excellent face-à-face, vraiment
24 octobre 2010 à 13:23
Fabrice est encore un peu trop «gentil» et «pacifiste»
Doté de patience et de tentative de mise en évidence, en quelque sorte un diplomate.
Néanmoins il exprime très bien que l’issue sera la guerre, continuation des négociations par d’autres moyens (Clausewitz).
25 octobre 2010 à 9:07
Je pense toutefois qu’il y a un argument qui n’a jamais été évoqué (on se demande pourquoi …).
Comme tout le monde, chacun travaille, comme tout le monde, chacun a un budget « culture », comme tout le monde, ce budget … n’évolue pas (ou peu cela dépend des gens), et une fois le budget dépensé … il ne reste rien.
Cela semble idiot à dire, mais je pense que la plupart des gens, même, voir surtout les pirates, jouent « le jeu » de payer des « produits » culturels, jusqu’au moment où il n’y a plus d’argent, en commençant évidement par ce qu’ils apprécient le plus. En revanche, ils servent d’indicateurs utiles sur la qualité des « produits ».
Est ce que les auteurs y gagneraient plus ? non.
Est ce que la culture y gagnerait de manière globale ? oui
Tout un modèle économique à réinventer, comme c’est indiqué dans l’interview.
25 octobre 2010 à 9:41
@Silex
Le pire c’est que tout le monde en est parfaitement conscient et qu’ils bloquent toute évolution…
http://rww.zergy.net/2010/10/25/entrevues/lassemble-prend-les-mmes-recommence/
17 décembre 2010 à 15:54
Amusant. Derriere cela, si on remarque l’age des deux intervenant ont est dans un conflit generationel plus global:
les babyboomer : qui n’ont jamais rien fait d’autre que des conneries et qui traine a laisser les generations suivantes réparer leurs erreurs
et la generation plus jeune qui est pressé de reparer les erreurs de ses parents.
Ce conflit est normal, mais embarassant, on sent une rupture tres forte, deux monde très différents.
DDans tout cela, le systeme corrompu de perception des droits, des maison de disques, s’ecroule, la musique elle s’en fout et les musicien sont divisés selon leur compréhension du problême et leursituation personnelle.Ce que l’on voit surtout c’est que les non artistes qui profitaient des ventes de CD vont dsparaitre, s’en plaidrait t’on ?